Le Royaume-Uni, cible numéro un d'al-Qaida
Les renseignements britanniques s'inquiètent de la menace terroriste.
« LA MENACE terroriste est grave et augmente chaque jour. Elle s'étendra au moins sur une génération ». Dame Eliza Manningham-Buller, à la tête du MI5 depuis 2002, n'est pas une adepte des déclarations à l'emporte-pièce. Elle ne s'exprime que rarement, en des occasions soigneusement choisies. Le contenu de son discours à l'Université de Londres a donc eu un impact considérable, quelques jours après la condamnation à la perpétuité de Dhiren Barot, un Britannique d'origine indienne de 34 ans, converti à l'islam à 20 ans et accusé d'avoir fomenté une série d'attentats en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Le MI5 et la police enquêtent sur « environ 200 groupes ou réseaux, totalisant plus de 1 600 individus identifiés, engagés activement dans la préparation d'actions terroristes ici ou à l'étranger », a averti Eliza Manningham-Buller, membre des services secrets depuis trente-deux ans. Et sur ces 200 réseaux, au moins «30 complots, classés priorité numéro un, visent à tuer des personnes ou endommager notre économie. Ces complots sont souvent liés à al-Qaida au Pakistan », a-t-elle ajouté. Depuis les attentats du 7 juillet 2005 dans le métro de Londres, le MI5 et la police ont démantelé cinq complot « très importants ». Une grande partie des quelque 650 000 Britanniques d'origine pakistanaise qui vivent au Royaume-Uni se rendent chaque année en vacances au Pakistan et le MI5 estime qu'au cours de ces voyages, beaucoup sont exposés à l'influence d'al-Qaida.
Mais en Grande-Bretagne également, « ce sont les jeunes qui sont activement visés, façonnés, radicalisés et placés sur un chemin qui dans avec une rapidité effrayante pourrait conduire à leur implication dans le meurtre en masse de leurs concitoyens, dans leur propre mort prématurée dans une attaque suicide ou sur un terrain de bataille à l'étranger » , s'est inquiété Dame Manningham-Buller. Le 7 juillet 2005 a révélé aux Britanniques que la menace terroriste venait du coeur même de leur société. Les quatre terroristes avaient tous été élevés en Grande-Bretagne et semblaient en surface tous parfaitement intégrés.
Une sophistication croissante de l'armement des terroristes
La directrice générale du MI5, anoblie en 2005, n'a pas hésité à contredire le premier ministre Tony Blair en affirmant que beaucoup de terroristes en puissance étaient « motivés par leur interprétation de la politique étrangère britannique perçue comme antimusulmane, et en particulier par l'implication britannique en Irak et en Afghanistan ». Tony Blair a toujours catégoriquement rejeté tout lien entre la menace terroriste et la présence des troupes britanniques en Irak. Au risque de radicalisation de la jeunesse musulmane britannique, le chef des services secrets a ajouté celui de la sophistication croissante de l'armement. « Aujourd'hui, nous assistons à l'utilisation d'engins explosifs improvisés. Demain, la menace pourrait inclure l'utilisation d'agents chimiques et bactériologiques, de matériaux radioactifs, voire de technologie nucléaire ».
Depuis 2001, le personnel du MI5 a doublé, atteignant aujourd'hui 2 800 agents environ. D'ici à 2008, il devrait atteindre 3 500 personnes.
Mais, en dépit de ces moyens accrus, Dame Eliza Manningham-Buller reconnaît que le MI5 travaille à flux tendus et sera contraint de faire des choix sur les cibles prioritaires à surveiller et « pourra faire des erreurs ».
À 58 ans, après des années à travailler sous couvert, Eliza Manningham-Buller se défend de tout alarmisme mais estime nécessaire de « décrire de la manière la plus franche possible la menace d'al-Qaida au Royaume-Uni » « C'est une campagne soutenue, pas une série d'incidents isolés », a-t-elle insisté.
LE FIGARO
« LA MENACE terroriste est grave et augmente chaque jour. Elle s'étendra au moins sur une génération ». Dame Eliza Manningham-Buller, à la tête du MI5 depuis 2002, n'est pas une adepte des déclarations à l'emporte-pièce. Elle ne s'exprime que rarement, en des occasions soigneusement choisies. Le contenu de son discours à l'Université de Londres a donc eu un impact considérable, quelques jours après la condamnation à la perpétuité de Dhiren Barot, un Britannique d'origine indienne de 34 ans, converti à l'islam à 20 ans et accusé d'avoir fomenté une série d'attentats en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Le MI5 et la police enquêtent sur « environ 200 groupes ou réseaux, totalisant plus de 1 600 individus identifiés, engagés activement dans la préparation d'actions terroristes ici ou à l'étranger », a averti Eliza Manningham-Buller, membre des services secrets depuis trente-deux ans. Et sur ces 200 réseaux, au moins «30 complots, classés priorité numéro un, visent à tuer des personnes ou endommager notre économie. Ces complots sont souvent liés à al-Qaida au Pakistan », a-t-elle ajouté. Depuis les attentats du 7 juillet 2005 dans le métro de Londres, le MI5 et la police ont démantelé cinq complot « très importants ». Une grande partie des quelque 650 000 Britanniques d'origine pakistanaise qui vivent au Royaume-Uni se rendent chaque année en vacances au Pakistan et le MI5 estime qu'au cours de ces voyages, beaucoup sont exposés à l'influence d'al-Qaida.
Mais en Grande-Bretagne également, « ce sont les jeunes qui sont activement visés, façonnés, radicalisés et placés sur un chemin qui dans avec une rapidité effrayante pourrait conduire à leur implication dans le meurtre en masse de leurs concitoyens, dans leur propre mort prématurée dans une attaque suicide ou sur un terrain de bataille à l'étranger » , s'est inquiété Dame Manningham-Buller. Le 7 juillet 2005 a révélé aux Britanniques que la menace terroriste venait du coeur même de leur société. Les quatre terroristes avaient tous été élevés en Grande-Bretagne et semblaient en surface tous parfaitement intégrés.
Une sophistication croissante de l'armement des terroristes
La directrice générale du MI5, anoblie en 2005, n'a pas hésité à contredire le premier ministre Tony Blair en affirmant que beaucoup de terroristes en puissance étaient « motivés par leur interprétation de la politique étrangère britannique perçue comme antimusulmane, et en particulier par l'implication britannique en Irak et en Afghanistan ». Tony Blair a toujours catégoriquement rejeté tout lien entre la menace terroriste et la présence des troupes britanniques en Irak. Au risque de radicalisation de la jeunesse musulmane britannique, le chef des services secrets a ajouté celui de la sophistication croissante de l'armement. « Aujourd'hui, nous assistons à l'utilisation d'engins explosifs improvisés. Demain, la menace pourrait inclure l'utilisation d'agents chimiques et bactériologiques, de matériaux radioactifs, voire de technologie nucléaire ».
Depuis 2001, le personnel du MI5 a doublé, atteignant aujourd'hui 2 800 agents environ. D'ici à 2008, il devrait atteindre 3 500 personnes.
Mais, en dépit de ces moyens accrus, Dame Eliza Manningham-Buller reconnaît que le MI5 travaille à flux tendus et sera contraint de faire des choix sur les cibles prioritaires à surveiller et « pourra faire des erreurs ».
À 58 ans, après des années à travailler sous couvert, Eliza Manningham-Buller se défend de tout alarmisme mais estime nécessaire de « décrire de la manière la plus franche possible la menace d'al-Qaida au Royaume-Uni » « C'est une campagne soutenue, pas une série d'incidents isolés », a-t-elle insisté.
LE FIGARO
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