Tuesday, September 11, 2007

En Europe, l'islam radical attire plus de convertis, mais très peu deviennent djihadistes


LE MONDE 11.09.07
Dans la plupart des pays européens, la tendance est la même : le nombre de conversions à l'islam de personnes jusque-là sans religion ou d'origine judéo-chrétienne connaît une forte augmentation depuis quelques années. Mais, quel que soit le pays, le phénomène demeure difficilement quantifiable.

Aucun organisme ou institution ne relève de manière systématique une telle démarche, qui se résume la plupart du temps à prononcer la chahada – la profession de foi attestant de l'unicité de Dieu et de la prophétie de Mahomet–, devant deux témoins.

En France, quelque 3 00 personnes rejoindraient l'islam chaque année. Et le pays compterait, selon les estimations, de 40 000 à 70 000 convertis. Avec une fourchette de 15 000 à 100 000 personnes concernées, l'Allemagne avance des chiffres tout aussi approximatifs.

La difficulté est la même en Belgique, qui estime entre 6 000 et 25 000 le nombre de ses nationaux convertis. L'Espagne, avec une population musulmane d'un million de personnes, d'immigration récente, compterait, elle, de 5 000 à 20 000 convertis, selon les associations islamiques du pays.

MARIAGES MIXTES

D'une manière générale, les raisons qui amènent à la conversion sont connues. Alors que, dans les années 1970, les Européens devenaient souvent musulmans par la voie du soufisme, le courant mystique de l'islam, à l'issue d'une longue quête spirituelle, les convertis, en majorité des hommes de moins de 40 ans, rejoignent désormais l'islam pour des raisons familiales ou de proximité.
La fréquentation de familles de culture musulmane dans les banlieues et la multiplication des mariages mixtes, notamment en France ou en Italie, contribuent au développement des conversions, qui débouchent sur une pratique religieuse plus ou moins assidue.

Parallèlement, dans tous les pays, une minorité croissante embrasse un islam radical. Ces nouveaux convertis se tournent en particulier vers le courant salafiste, qui prône une pratique rigoriste et dont les fidèles se posent volontiers en rupture avec les sociétés occidentales.

C'est dans ces mouvances que se retrouvent la plupart du temps les "djihadistes", ces convertis engagés dans un islamisme politique et combattant. Le procès d'un réseau islamiste, composé notamment de convertis belges et impliqué dans une filière d'acheminement de combattants en Irak, doit s'ouvrir bientôt à Bruxelles.
Stéphanie Le Bars

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