L'ISLAMISATION DES ESPRITS
Excellent editorial de Jean-Marcel Bouguereau sur le site du Nouvel Obs.
UN PROF MENACE DE MORT
LE SUJET était visiblement très bien choisi. Robert Redeker, professeur de philosophie dans un lycée proche de Toulouse a fait dans le Figaro du 19 septembre une tribune intitulée "face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ?". Depuis, ce professeur de philosophie est protégé 24 heures sur 24 par la police et change de domicile régulièrement, car il a reçu des menaces de mort par courriers électroniques et des attaques sur des forums djihadistes internationaux. La Tunisie a le droit, ce qu’elle n’a pas manqué de faire, d’interdire le Figaro dans lequel paraissait cette tribune. Mais pour notre bonheur nous ne sommes pas en Tunisie. En France le droit d’expression, y compris le droit au blasphème, est inaliénable. Nous vivons dans un état de droit dans lequel chacun s’il s’estime diffamé dispose du recours à la loi et aux tribunaux, et ne peut recourir à des menaces de mort. Mais le pire c’est que Robert Redeker est en train, plus largement, de faire la preuve sur sa vie de ce qu’il disait dans sa tribune. Expliquant que l'islam "exalte violence et haine", il déplorait une tentative de l'islam "d'obliger l'Europe à se plier à sa vision de l'homme" et surtout à une forme d’"l'islamisation des esprits en France". Or que voit-on face à ces menaces ? Une levée en masse des intellectuels, des syndicats, des hommes politiques face à ce qui est pour le moins une mise en cause de la liberté d’expression ? Non, rien. Le Ministre de l’Education ne l’a même pas contacté, même pas pour lui demander "s’il avait besoin d'une aide", a déploré vendredi Robert Redeker, répondant à une radio depuis son refuge. Il s'est dit "lâché par les syndicats enseignants, qui généralement vous félicitent lorsque vous critiquez l'Eglise catholique, mais qui sont beaucoup plus réticents lorsqu'il s'agit de critiques contre l'islam". Pire, Gilles de Robien, tout se déclarant "solidaire" de l'enseignant avait rappelé qu'"un fonctionnaire doit se montrer prudent et modéré en toutes circonstances". Personne ne demande au ministre d’adhérer aux propos de Robert Redeker mais on pourrait espérer une défense sans le moindre bémol de sa liberté d’expression et non une exaltation de la prudence qui n’est que le début de la conciliation et de l’accommodement. Robert Redeker déplorait une forme d’"l'islamisation des esprits en France". CQFD.Jean-Marcel Bouguereau(le samedi 30 septembre 2006)
© Le Nouvel Observateur
UN PROF MENACE DE MORT
LE SUJET était visiblement très bien choisi. Robert Redeker, professeur de philosophie dans un lycée proche de Toulouse a fait dans le Figaro du 19 septembre une tribune intitulée "face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ?". Depuis, ce professeur de philosophie est protégé 24 heures sur 24 par la police et change de domicile régulièrement, car il a reçu des menaces de mort par courriers électroniques et des attaques sur des forums djihadistes internationaux. La Tunisie a le droit, ce qu’elle n’a pas manqué de faire, d’interdire le Figaro dans lequel paraissait cette tribune. Mais pour notre bonheur nous ne sommes pas en Tunisie. En France le droit d’expression, y compris le droit au blasphème, est inaliénable. Nous vivons dans un état de droit dans lequel chacun s’il s’estime diffamé dispose du recours à la loi et aux tribunaux, et ne peut recourir à des menaces de mort. Mais le pire c’est que Robert Redeker est en train, plus largement, de faire la preuve sur sa vie de ce qu’il disait dans sa tribune. Expliquant que l'islam "exalte violence et haine", il déplorait une tentative de l'islam "d'obliger l'Europe à se plier à sa vision de l'homme" et surtout à une forme d’"l'islamisation des esprits en France". Or que voit-on face à ces menaces ? Une levée en masse des intellectuels, des syndicats, des hommes politiques face à ce qui est pour le moins une mise en cause de la liberté d’expression ? Non, rien. Le Ministre de l’Education ne l’a même pas contacté, même pas pour lui demander "s’il avait besoin d'une aide", a déploré vendredi Robert Redeker, répondant à une radio depuis son refuge. Il s'est dit "lâché par les syndicats enseignants, qui généralement vous félicitent lorsque vous critiquez l'Eglise catholique, mais qui sont beaucoup plus réticents lorsqu'il s'agit de critiques contre l'islam". Pire, Gilles de Robien, tout se déclarant "solidaire" de l'enseignant avait rappelé qu'"un fonctionnaire doit se montrer prudent et modéré en toutes circonstances". Personne ne demande au ministre d’adhérer aux propos de Robert Redeker mais on pourrait espérer une défense sans le moindre bémol de sa liberté d’expression et non une exaltation de la prudence qui n’est que le début de la conciliation et de l’accommodement. Robert Redeker déplorait une forme d’"l'islamisation des esprits en France". CQFD.Jean-Marcel Bouguereau(le samedi 30 septembre 2006)
© Le Nouvel Observateur