Wednesday, December 07, 2005

Comment devient-on un jihadiste?

Deux faits d'actualité récents viennent une nouvelle fois mettre en lumière le phénomène inquiétant de l'engagement jihadiste de jeunes Européens, convertis à l'islamisme le plus radical. Muriel Degauque, jeune femme belge de 38 ans, s'est fait exploser lors d'un attentat suicide en Irak, le 9 novembre dernier, devenant ainsi la première femme kamikaze occidentale. Lionel Dumont, dont le procès se déroule en ce moment devant la cour d'assises de Douai, est lui aussi un converti à l'islam, membre du "gang de Roubaix". Au-delà de leurs itinéraires individuels, ces deux exemples posent une question brûlante pour l'avenir des sociétés occidentales, en proie au réveil de l'islam : comment l'Europe est-elle devenue une terre de recrutement du jihad ? Et comment combattre ce phénomène ?

"Donner un sens à ma vie"
Les portraits de Lionel Dumont et de Muriel Degauque, dressés par les médias français et belges, font apparaître plusieurs similitudes. Tous deux sont issus de familles catholiques modestes. Dans les deux cas, la conversion à l'islam apparaît comme la réponse à une recherche de sens et comme un engagement, beaucoup plus politique que spirituel. Dumont déclare ainsi à un journaliste français, venu l'interviewer dans sa cellule en Bosnie : "A vingt ans, on s'aperçoit que le monde n'est pas rose. L'islam m'a évité la drogue et toutes ces conneries et a donné un sens à ma vie" 1.
Chez Degauque également, la conversion est vécue comme une sorte de rédemption, après plusieurs années d'expérience de la drogue et de sentiment d'échec. Toutefois, ces similitudes ne suffisent pas à éclairer les motivations des deux jeunes jihadistes, et laissent de nombreuses questions sans réponse. Il est frappant de constater - à travers l'analyse de ces deux exemples d'actualité - combien l'islamisme demeure encore une énigme pour beaucoup d'observateurs occidentaux.
La multiplicité des interprétations du phénomène islamiste est apparue de manière flagrante dans le cas de Lionel Dumont. Ainsi, lors du procès du gang de Roubaix en 2001, l'accusation opta pour la thèse d'une "entreprise criminelle" de droit commun, considérant que l'islam jouait uniquement le rôle d'un "alibi culturel" 2. Les accusés jouèrent le jeu, en se présentant comme des "paumés" et en niant tout engagement jihadiste... Les policiers français qui ont étudié l'affaire restent, eux, persuadés qu'il s'agissait bien d'une entreprise terroriste à motivation idéologique.

Une révolte contre l'Occident
L'engagement politique ne fait pourtant aucun doute dans le cas de Lionel Dumont, qui s'est converti à l'islam en 1993, après avoir fait son service militaire à Djibouti et s'être porté volontaire pour une mission humanitaire en Somalie. Il en est revenu, selon les témoignages de plusieurs journalistes qui l'ont rencontré, "révolté contre l'occident".
Ce qui n'empêche pas le journaliste Jean Hatzfeld de relativiser l'importance de l'islam dans l'itinéraire de Dumont. "Il avait besoin d'un engagement. En d'autres temps, il aurait pu être anarchiste, maoïste ou trotskiste. L'islam n'a été que conjoncturel dans son itinéraire" 3.
L'analyse de ce journaliste ne permet pas de comprendre pourquoi Dumont est devenu un soldat au service du jihad, et pas un simple militant d'une cause politique. Comme d'autres analyses du phénomène islamiste, celle-ci pèche par simplification et par incompréhension de penser la spécificité de l'islamisme, qui est toujours ramené à des catégories connues.
Cette spécificité apparaît bien dans les deux exemples que nous avons évoqués, ceux de Lionel Dumont et de Muriel Degauque. Tous deux se sont convertis à l'islam, mais ils ont été beaucoup plus loin que la majorité des convertis. Comme d'autres jihadistes d'origine européenne non-musulmane, ils ont poussé leur engagement jusqu'à son ultime logique, celle du martyre et du suicide (dans le cas de Degauque) et du jihad et de la prison (dans le cas de Dumont).

Un engagement jusqu'au-boutiste
Cet engagement total et sans limite permet de définir un premier trait distinctif de l'islamisme, par rapport aux autres idéologies politiques du vingtième siècle. On peut être anarchiste, maoïste ou troskiste et rester un bon père de famille, menant une existence rangée et sans écart... C'est le cas de nombreux militants en France et ailleurs, qui sont arrivés à des postes de direction dans le monde de la politique, des médias ou des affaires, sans rien renier de leurs convictions politiques.
L'islamisme, lui, encourage à aller plus loin. "Révolté contre l'occident", Lionel Dumont pousse sa révolte à son extrême limite. Il devient un soldat du jihad, au lieu de se contenter de vivre en bon musulman et de s'intégrer dans une communauté, tout en menant une activité politique... J'ai décrit dans mon livre Le Sabre et le Coran, à partir de l'exemple de la famille Benchellali, impliquée dans les filières tchétchènes, le processus qui conduit certains militants islamistes à pousser leur engagement jusqu'à ses ultimes conséquences 4.
On retrouve chez Dumont et chez Degauque la même logique jusqu'au-boutiste, qui est caractéristique de certains convertis. Alors que de nombreux militants islamistes se contentent de mener un "jihad idéologique", en distribuant des tracts, en encourageant à la conversion et en organisant des manifestations de solidarité avec "la Palestine" ou contre la guerre en Irak, ce type de militantisme "soft" ne suffit pas à des convertis comme Lionel Dumont et Muriel Degauque.

Une idéologie totalitaire
Le deuxième aspect spécifique qui ressort de l'analyse de ces deux cas, est le caractère englobant de l'identité islamiste à laquelle adhèrent certains convertis. Contrairement à ce que pensait le journaliste français qui a interviewé Dumont dans sa cellule en Bosnie, l'islam n'a pas été conjoncturel dans l'itinéraire de Lionel Dumont... Celui-ci aurait pu devenir un militant altermondialiste ou trotskiste, et poursuivre une vie tranquille en France (ou ailleurs). L'engagement politique à gauche, voire à l'extrême-gauche, n'est pas du tout contradictoire avec l'intégration sociale, et peut même constituer un facteur d'ascension sociale.
Mais l'islamisme, à la différence d'autres idéologies politiques, exige un engagement total et sans limite. Car il prone une vision totale et englobante, qui estompe toute distinction entre vie privée et vie publique : pour reprendre l'expression de l'idéologue islamiste Tariq Ramadan, "l'islam est un englobant"... C'est pourquoi le cheminement idéologique des convertis à l'islamisme se caractérise par une rupture totale avec leur environnement, comme l'explique l'islamologue Olivier Roy : "rupture avec le pays d'origine, avec la famille et avec le pays d'accueil" 5.

Une "secte millénariste et suicidaire"
C'est précisément ce caractère "englobant" et totalitaire qui séduit certains convertis européens en proie à la perte de valeurs et à la recherche de sens, qui sont le lot des sociétés occidentales postmodernes. Quand Lionel Dumont explique que "l'islam a donné un sens à [sa] vie", il ne parle pas simplement d'une vague coloration spirituelle, comme peuvent en trouver les convertis européens au bouddhisme, au zen ou aux autres religions New Age... Il s'agit de trouver un sens ultime et définitif, qui ne laisse plus aucune question sans réponse.
C'est là que réside l'attrait puissant et fatal de l'islam - dans sa version radicale islamiste - exercé sur certains convertis européens, dont Dumont et Degauque ne sont que des exemples révélateurs. Cet islam exige la soumission totale de l'individu. Il apporte un système de vie total, sans aucune faille, qui abolit tout zeste de personnalité et d'individualité. On est bien loin de "l'alibi culturel", auquel l'accusation prétendait réduire l'engagement islamiste de Lionel Dumont lors de son procès (par contumace) en 2001...
De ce point de vue, l'islamisme ressemble bien, selon l'analyse d'Al Qaida faite par Olivier Roy, à une "secte millénariste et suicidaire" 6. Pour empêcher d'autres jeunes Européens de suivre les traces de Lionel Dumont et de Muriel Degauque, il faut donc analyser l'idéologie islamiste, afin de combattre tous ceux qui la propagent.
Paul Landau

Notes
1. H. Saberan, "Le jihadiste Dumont jugé pour ses braquages", Libération, 5.12.2005
2. B. Delattre, "Entre terrorisme et grand banditisme", La Libre Belgique 5.12.2005.
3. B. Delattre, "Entre terrorisme et grand banditisme", La Libre Belgique 5.12.2005.
4. P. Landau, Le Sabre et le Coran, Le Rocher 2005, p. 202-3.
5. O. Roy, L'islam mondialisé, Seuil 2002, p. 191.
6. O. Roy, L'islam mondialisé, Seuil 2002, p.203.

Monday, November 21, 2005

Le Sabre et le Coran

Critique du livre Le Sabre et le Coran sur le site du CRIF



Paul Landau, Le sabre et le Coran. Tariq Ramadan et les Frères musulmans à la conquête de l’Europe…
Date : 13-05-2005

Ces derniers mois, de nombreux ouvrages ont été publiés sur l’Islamisme. Cette dernière enquête sur Tariq Ramadan et les Frères musulmans est assez remarquée, quoique critiquable. Elle est due à un chercheur spécialiste de l’islamisme, auteur de nombreux articles, et d’un rapport sur l’UOIF. L’auteur revient longuement sur la création de l’organisation des Frères musulmans qui a été fondée en 1928 en Egypte, en réaction à l’occupation britannique et dans un contexte difficile, d’un immense désarroi dans le monde musulman. Paul Landau s’intéresse plus particulièrement à son fondateur Hassan Al-Banna (le grand-père de Tariq Ramadan), qui enseigne dans une école secondaire d’Ismaïlia. Siège de la Compagnie du canal de Suez, Ismaïlia est une ville très européanisée. Pour Hassan Al-Banna, toutes les manifestations de l’influence européenne sont autant de signes de la « corruption occidentale ». Aussi décide-t-il de prêcher le retour à l’Islam. Landau examine également le rôle qui a été joué par Sayyid Qutb, le véritable idéologue des Frères musulmans. Qutb estimait qu’il n’existe pas d’autre voie que celle de l’islam, sinon le retour à la barbarie et la critique radicale de l’Occident faite par Qutb s’accompagnait d’un antisémitisme virulent.

En 1945, à leur apogée, les Frères musulmans comptent un demi million de membres actifs et presque autant de sympathisants, chiffre considérable qui attestent de leur importance dans la vie politique égyptienne. Ils sont devenus un mouvement de masse, dont l’organisation et l’idéologie sont inspirées des régimes autoritaires des années 30. Dans un article publié en 1938, intitulé « L’industrie de la mort », Hassan Al-Banna expose la stratégie des bombes humaines, cinquante ans avant leur utilisation effective. Il y écrit notamment : « A une nation qui perfectionne l’industrie de la mort et qui sait comment mourir noblement, Dieu donnera une vie honorable dans ce monde et la grâce éternelle dans le monde futur ». Vers la même époque, Al-Banna évoque le thème du « martyr dans le sentier de Dieu », lors d’un discours prononcé à un congrès national contre la présence des Anglais en Egypte et au Soudan.

Paul Landau consacre de longs développements pour parler en particulier des liens qui unissent l’ancien Mufti de Jérusalem Haj Amin Al-Husseini qui rencontrera Adolf Hitler en 1941, les Frères musulmans et l’Allemagne nazie. Selon le chercheur, ces liens ne furent pas seulement le résultat d’une alliance de circonstance, pour lutter contre leur ennemi commun, l’Angleterre. Ils traduisaient une convergence idéologique et politique, dont témoignent de nombreuses déclarations. L’implantation des Frères musulmans en Europe fait l’objet d’une longue étude. C’est le père de Tariq Ramadan, Said –dont la personnalité est beaucoup moins connue en Occident que celle de son grand père- qui a implanté le mouvement des Frères musulmans en Europe, au début des années 1960, et créé le Centre islamique de Genève, qui servira de modèle aux nombreux centres similaires créés dans les années 1970, 1980, 1990. Paul Landau estime que Said Ramadan a transformé la Confrérie d’un mouvement politique égyptien en un réseau international, implanté dans cinq continents, doté de multiples ramifications et d’une infrastructure financière très développée : c’est lui, en un seul mot, qui est le créateur de l’internationale islamique. De son père, affirme l’auteur, Tariq Ramadan a hérité un engagement total en faveur de la cause islamiste, et aussi un perpétuel va-et-vient. Tariq Ramadan est un militant de l’Internationale islamiste, toujours en déplacement, d’un pays à un autre, d’une Oumma à une autre, d’un front à un autre. Justement, Paul Landau examine comment ce militantisme sans frontière se traduit dans les faits et comment Tariq Ramadan poursuit et intensifie le travail de propagande et le dévouement de son père au service de la da’wa, la propagation de l’islamisme dans le monde.

L’enfance dorée du jeune Tariq, dont la religion ne tenait pas une place très importante dans sa jeunesse, interpelle l’auteur. C’est la rencontre avec le dirigeant islamiste soudanais Hassan Tourabi, qui, in fine, bouleversera le destin de Tariq Ramadan. Tourabi a élaboré une stratégie d’ensemble qui vise à l’islamisation de la société « par le haut », c'est-à-dire la conquête du pouvoir par une « avant-garde » éclairée, donnant corps au sens d’élite intellectuelle. Un autre emprunt fondamental de Tariq Ramadan à la doctrine de Hassan Tourabi concerne la place de la femme dans la société. Tout comme Tourabi, Tariq Ramadan prône à la fois le rejet de l’égalité entre hommes et femmes des sociétés modernes occidentales, et le confinement de la femme au foyer dans les sociétés musulmanes traditionnelles. Enfin, comme Hassan Tourabi, Tariq Ramadan a également un indéniable talent pour manipuler les médias occidentaux, en donnant de lui une image modérée et en pratiquant un double discours adapté à l’auditoire auquel il s’adresse…Dans toute la seconde partie de l’ouvrage, l’auteur scrute les réseaux islamistes de Tariq Ramadan. Il évoque notamment les partenaires du réseau Présence musulmane, qui appartiennent à trois cercles distincts : « laïques », « interreligieux » et « mouvements sociaux ». Le groupe interreligieux comporte les noms de Michel Bertrand, de l’Eglise réformée de France, du père Michel Lelong, du groupe d’Amitié islamo-chrétien, et de Gilles Couvreur, du Secrétariat des relations avec l’Islam. L’auteur consacre par ailleurs de nombreuses pages pour parler des « alliés chrétiens » de Tariq Ramadan ou de l’altermondialisme de Tariq Ramadan. Le groupe des « associations et des mouvements laïcs » comportent trois organismes, notamment (selon l’auteur) la CFDT, la Ligue de l’Enseignement et la LDH. Enfin, le groupe des « mouvements sociaux » comporte les associations suivantes : ATTAC, Casseurs de Pub, Confédération paysanne, Droit au Logement, Droits Devant, G10-Solidaires et le Mouvement de l’immigration et des Banlieues.

Ce sont ensuite les discours et les stratégies de Tariq Ramadan qui sont observées à la loupe, dans la troisième partie de l’ouvrage. En conclusion, Paul Landau rejette la distinction souvent faite entre jihadistes disciples de Ben Laden et « islamistes modérés » (Qaradawi, Ramadan). La principale différence entre Ben Laden d’une part, Qaradawi et Tariq Ramadan d’autre part, résiderait dans la stratégie : le premier a choisi le sabre, c'est-à-dire le jihad, alors que les derniers préfèrent la propagande et la prédication. Mais, selon l’auteur, ils partagent le même objectif : la conquête de l’Europe et l’instauration d’un Etat islamique sur toute la surface de la terre. Cette absence de distinguo est néanmoins très problématique, tant elle paraît excessive. Si tous les islamistes valent Ben Laden, que vaut Ben Laden lui-même ?

Marc Knobel

Paul Landau, Le sabre et le Coran. Tariq Ramadan et les Frères musulmans à la conquête de l’Europe, Editions du Rocher, 2005, 231 pages, 17,90 euros.

Friday, July 15, 2005

L'insoumise, portrait d'Ayaan Hirsi Ali.

Ayaan Hirsi Ali, 35 ans, musulmane devenue athée, députée néerlandaise. Cette Somalienne, amie du cinéaste assassiné Theo Van Gogh, est menacée de mort par les intégristes.
La plaie de l'islam
Par Nathalie DUBOIS


«Marcher dans la rue sans être reconnue», siroter un verre de Sancerre et... «s'amuser de la différence entre gardes du corps français et néerlandais». Au restaurant du grand hôtel parisien où elle a donné rendez-vous, la députée Ayaan Hirsi Ali déguste avec bonheur les dernières heures d'une semaine de semi-liberté dans la capitale française. Deux cerbères sont postés devant le salon où elle déjeune. Mais les voit-elle encore, depuis presque trois ans qu'elle vit sous protection rapprochée, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Jeune, belle, noire, musulmane, excisée, demandeuse d'asile somalienne devenue, seulement dix ans plus tard, la star du Parlement des Pays-Bas, menacée de mort par les fondamentalistes depuis qu'elle a renié l'islam et craché sur le prophète Mahomet, le traitant de «tyran» et de «pervers» pédophile, Ayaan Hirsi Ali se décrit elle-même : «une aubaine pour les médias».

Cette année, elle est entrée au hit-parade des 100 people du magazine américain Time, et le Quai d'Orsay l'a sacrée «personnalité d'avenir». La «Salman Rushdie néerlandaise», comme la presse l'a un peu vite surnommée, a de quoi commencer à se sentir à l'étroit dans le naguère paisible petit royaume de la reine Beatrix. Insoumise est le titre choisi pour la sortie, en France, Italie et Allemagne, d'un best-of des textes qui l'ont rendue célèbre dans sa patrie d'adoption. Dernier en date, le script du film Soumission, qui a mis les polders à feu et à sang. Le 2 novembre 2004, son ami cinéaste Theo Van Gogh, réalisateur de ce court métrage sacrilège montrant des versets du Coran tatoués sur le corps à demi nu de femmes humiliées, violées et battues au nom d'Allah, était abattu et égorgé en pleine rue d'Amsterdam, par un jeune islamiste maroco-néerlandais. Un meurtre par procuration : la lettre fichée dans le cadavre prévient Ayaan qu'elle «se brisera en morceaux sur l'islam». Les autorités néerlandaises s'affolent : elle est «exfiltrée» et cachée soixante-quinze jours aux Etats-Unis. Avant de revenir, mi-janvier, au Parlement de La Haye pour déclarer d'une voix ferme : «Mesdames et messieurs, je continue.»

Toute fluette sur ses talons hauts, la voix douce mais le discours rageur. «Elle a un regard de biche et une détermination à faire froid dans le dos», dit un diplomate. «[L'assassinat de Van Gogh n'a fait que renforcer] mon intime conviction que la seule manière de formuler mes critiques repose sur une parole libérée», écrit Ayaan. Mais cette liberté dérange. Modèle d'intégration, Hirsi Ali reste un corps étranger. Aussi populaire qu'elle compte d'ennemis. La plupart des 900 000 musulmans des Pays-Bas détestent la brutalité de ses coups de boutoir contre l'islam. Quant à l'establishment politique, il s'agace qu'une étrangère s'acharne à démolir les derniers pans de la vitrine du modèle multiculturel néerlandais. Mais Hirsi Ali veut continuer «à gratter là où ça fait mal».
Femme traquée, déchirée par les contradictions et les ruptures, elle aimerait n'être que calme et «raison». Personne, défend-elle, n'a le droit de réduire son combat à une revanche personnelle. Son espoir, pourtant, est que «les jeunes musulmanes des Pays-Bas qui ont encore une petite lumière dans les yeux n'aient pas à vivre la même chose qu'[elle]». A 35 ans, toute sa force et son aura lui viennent du sort auquel elle a échappé : l'enfermement dans la Cage aux vierges puis l'Usine à fils, titres de ses premiers livres. Son père, qui l'a mariée de force, puis reniée, reste un héros qu'elle vénère et adore. Leader de l'opposition au dictateur communiste somalien Siyad Barre, il a été éduqué en Europe et aux Etats-Unis, sans cesser d'être un musulman très pratiquant, qui prendra quatre épouses. «Il a littéralement ouvert mon esprit, en obligeant ma mère, très rigoriste, à nous scolariser, ma soeur et moi», raconte Ayaan. Et c'est à son insu que leur grand-mère la fait exciser à 5 ans.

Quand le père fuit la Somalie en 1976, la famille s'exile sur ses traces : Arabie Saoudite, Ethiopie, Kenya. Contrairement à sa cadette rebelle, qui brave les coups maternels pour porter des jupes courtes, Ayaan est sage. A l'école islamique de Nairobi, elle se met à porter le voile et «des habits noirs par-dessus [son] uniforme». Fascinée par sa professeure de religion, elle veut «se rapprocher de Dieu» : «La soumission à la volonté d'Allah était la clé de tout.» «J'ai eu de la chance que mon père ne vive pas avec nous à l'époque. Sinon, j'aurais sûrement été mariée à 16 ans, un âge où je n'aurais pas pu m'enfuir.»
La chance de fuir, elle la saisit à 22 ans, lorsque sa famille la marie à un cousin émigré au Canada. Le temps que son visa soit prêt, Ayaan doit attendre en Allemagne, chez des membres du clan. Au bout de deux jours, elle saute dans un train pour les Pays-Bas, et demande l'asile. Suit un parcours exemplaire d'intégration. Qu'elle envoie à la tête des immigrés ressassant «leur insupportable discours de victimes». «On peut s'enfermer dans le ressentiment ou décider de s'en sortir par soi-même», dit la députée, entrée en politique à gauche pour virer à droite toute, dans les bras du parti libéral VVD. Au lieu de vivre des allocations, elle a fait des ménages, servi d'interprète dans des centres sociaux. Et, lorsque l'agence pour l'emploi néerlandaise borne son horizon à un diplôme de comptabilité, elle se rebelle et entre à l'université de Leyde pour étudier les sciences politiques.
Aux Pays-Bas, Ayaan a vite tourné le dos à la religion, sans rompre ouvertement avec l'islam. «Par peur de perdre ma famille», explique-t-elle. Les attentats du 11 septembre 2001 sont le «tournant capital» qui déclenche le réexamen de sa foi. Non seulement elle se déclare publiquement athée, mais lance sa croisade contre une religion «arriérée», «porteuse de fanatisme, de violence et de haine». Son premier livre, en 2002, exhorte les musulmanes à se libérer du joug subi au nom du Coran. Les menaces de mort commencent et ne cesseront plus.
Convaincue que «l'islam n'est pas compatible avec les présupposés de l'Etat de droit occidental», Ayaan rompt avec le Parti travailliste. Elle accuse la gauche de rester dans le politiquement correct et le relativisme culturel. Et se fait enrôler par la droite libérale, trop contente de récupérer cette candidate de choc. Au Parlement depuis deux ans et demi, qu'a-t-elle fait avancer ? Pour sa collègue Mirjam Sterk, chargée de l'intégration au Parti chrétien-démocrate, Hirsi Ali «a certainement contribué à mettre des thèmes à l'agenda politique. Mais elle court quelquefois plus vite qu'elle ne devrait...» Sa proposition de loi contre l'excision visant à un contrôle médical annuel de toutes les fillettes musulmanes vient de s'échouer sur l'écueil juridique de la discrimination ethnique. Au Bureau national de lutte contre la discrimination (LBR), Leyla Hamidi est plus sévère : «Pour aider les musulmans, il faut les avoir avec soi. En choisissant la confrontation, elle s'est totalement coupée des gens qu'elle veut atteindre.» Dans ses nouveaux atours d'icône mondiale de la résistance à l'islam, Ayaan Hirsi Ali ne nie pas que son influence s'est limitée jusqu'ici aux Occidentaux. Mais elle s'est assignée un rôle : «Réveiller les gens et les maintenir éveillés...»
LIBERATION

Tuesday, July 12, 2005

Les conversions à l'islam radical inquiètent la police française


Le nombre des Français convertis à l'islam est impossible à établir avec précision. Leur pratique religieuse est généralement sans histoire. Néanmoins, le phénomène connaît un tel essor, ces dernières années, que les Renseignements généraux (RG) y prêtent une attention particulière. D'autant que des convertis sont apparus dans de nombreux dossiers terroristes instruits en France depuis le 11 septembre 2001. Dans un rapport remis au ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, à la fin du mois de juin, la direction centrale des RG (DCRG) présente les conclusions d'une étude fouillée ­ qui n'a pas "valeur de recensement" ­ sur 1 610 convertis. Ceux-ci ont été détectés par les policiers en raison de leur prosélytisme actif, de leurs activités délinquantes ou bien de leurs relations douteuses avec des radicaux. Près d'un tiers ont des antécédents judiciaires ou sont "connus défavorablement des services de police" . Parmi eux, 3 % "appartiennent ou gravitent autour de la mouvance islamiste combattante" , selon la DCRG.

La prison, un terreau fertile
Les renseignements généraux (RG) s'intéressent depuis plusieurs années à la recrudescence des conversions en prison. Selon le rapport remis à la fin du mois de juin au ministre de l'intérieur, parmi les convertis qui ont des antécédents judiciaires ou sont connus des services de police, un peu plus de 10 % ont découvert l'islam en prison. Le prosélytisme y est surtout le fait de détenus de droit commun plutôt que de personnes impliquées dans des affaires terroristes.
Ce prosélytisme se manifeste essentiellement dans un rapport de forces avec les autorités pénitentiaires ou les autres détenus. Les croyants demandent parfois l'aménagement d'une salle de prière, des repas halal ou une aumônerie. Ils peuvent aussi s'estimer victimes d'actes discriminatoires. Une fois en liberté, près de 17 % des convertis à l'islam en prison ont intégré des groupes islamistes radicaux ou leurs structures de soutien logistique.

Qui sont-ils, où vivent-ils ? Les convertis étudiés par les RG constituent une population jeune, principalement masculine. L'âge moyen est de 32 ans, les femmes représentent 17 % du total. La carte des convertis établie par les policiers indique une concentration dans les zones fortement urbanisées où vit une importante communauté maghrébine pratiquante. L'Ile-de-France, Rhône-Alpes, le Nord - Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Aquitaine sont les régions les plus concernées. Dans l'Est, malgré une importante immigration de confession musulmane, mais à majorité turque, les convertis sont peu nombreux.
Facteurs de conversion. Jeune Blanc des banlieues sous influence, personne fragile, révolté à la recherche d'une cause, opportuniste : il n'existe pas de profil type du converti. Dans 37 % des cas étudiés, l'environnement social et les fréquentations sont à l'origine de l'apprentissage de l'islam. C'est essentiellement vrai pour les jeunes gens nés en France, dont un ou deux parents sont originaires d'un pays du Maghreb et qui vivent dans les cités sensibles. Près de 44 % d'entre eux optent pour un islam d'inspiration salafiste. "C'est le degré zéro de la religion, une succession de postures rigoristes sans distance critique", souligne le chercheur Jean-Luc Marret, de la Fondation de recherches stratégiques, qui a dirigé un ouvrage de référence intitulé Les Fabriques du jihad (PUF, 2005).
Le mariage et le concubinage arrivent en deuxième position (27 %) dans le choix de l'islam, suivi du prosélytisme (15 %). La conversion lors d'un séjour en prison représente 4 % des cas. Les convertis originaires d'Europe du Sud ­ en particulier du Portugal ­ sont fortement représentés (9 %). Parmi eux, 60 % ont épousé une conception rigoriste de la religion, celle des tablighis ou des salafites. Les Antillais représentent 5 % des convertis étudiés.
Parcours et emploi. Les conversions concernent en priorité des personnes jeunes, en rupture avec l'éducation nationale. 49 % d'entre eux n'ont aucun diplôme. Chez les 15-19 ans, seulement 20 % sont étudiants ou lycéens, alors que la moyenne nationale est proche de 95 %. Chez les 20-24 ans, seuls 6 % des convertis étudient, contre un Français sur deux dans cette tranche d'âge. En revanche, à partir de 50 ans, le pourcentage s'inverse : les convertis à l'islam ont fait plus d'études que la moyenne nationale (24 % contre 15,6 %).
La précarité sociale constitue une circonstance récurrente de conversion relevée par les RG. Plus de la moitié des individus étudiés sont sans activité déclarée et un tiers officiellement sans emploi. "Le taux de chômage des convertis est, à lui seul, plus de cinq fois supérieur à celui concernant la totalité des Français" , note le rapport. Au sein du panel étudié, plus de 31 % occupent des emplois à faible qualification (employés, ouvriers, personnels de service). Beaucoup travaillent en particulier dans le secteur de la sécurité et du gardiennage ou sur les zones aéroportuaires, hautement sensibles.
Le taux de commerçants chez les convertis (4,5 %) est supérieur d'un point à la moyenne française. Les policiers soulignent qu'il s'agit surtout de "sociétés modestes, relativement fragiles". "Les convertis chefs d'entreprise sont souvent de petits patrons ou des responsables d'entreprise individuelle ou de société unipersonnelle" , précise le rapport. Surprise : près de 13 % d'entre eux "se sont convertis pour des raisons socioéconomiques, autrement dit par opportunisme" , ce qui témoigne, selon les RG, "de l'émergence de la communauté musulmane en tant que puissance consommatrice" .
L'armée française est également touchée par le phénomène des convertis. Près de 3,5 % de ses effectifs ont embrassé l'islam, dont des officiers supérieurs. Un mariage ou des séjours à l'étranger expliqueraient la plupart des cas. En outre, près de 2 % des 1 610 dossiers étudiés sont des enseignants. Certains ont adopté une attitude prosélyte dans leur travail, selon les RG, citant l'exemple d'une enseignante qui a voulu porter le voile dans une école primaire d'un village du Puy-de-Dôme.
Le salafisme en plein essor. Deux mouvements jouent un rôle décisif dans les conversions de Français à l'islam : le Tabligh (28 % des cas étudiés) et le salafisme (23 %), alors que 30 % des convertis ne semblent rattachés à aucun courant précis de l'islam. En cinq ans, notent les RG, le salafisme a suscité autant de conversions que le Tabligh en vingt-cinq ans. Il se développe sur une idée de rupture par rapport à l'Occident et à ses moeurs corrompues. Les salafites savent également utiliser les nouvelles technologies, surtout Internet, et concilier la religion et les ressources financières.
Très actifs au sein d'associations et autour des lieux de culte des cités, ils possèdent de nombreux petits commerces dans l'édition, la restauration halal et la téléphonie. "C'est un moyen d'offrir des emplois, de créer des solidarités locales , explique M. Marret. Le commerce halal permet aussi, parfois, de blanchir de l'argent sale, comme la mafia avec les pizzerias." Les tablighis, eux, sont censés vivre de l'aumône.
Les salafites "profitent de la vague de réislamisation de la jeunesse maghrébine dans les banlieues, initiée par le Tabligh" , résume l'étude des RG. Mais les deux mouvements ne prospèrent pas selon les mêmes modes. L'influence de l'environnement familial ou amical est déterminante dans près d'un cas de conversion sur deux au salafisme. C'est au contraire le prosélytisme qui arrive en tête (33 %) pour le Tabligh, devant l'entourage (31 %). Cela correspond bien à la nature de ce mouvement, qui s'appuie sur des prédicateurs missionnaires, sillonnant les villes à l'instar des VRP.
Piotr Smolar (Le Monde)

Monday, June 27, 2005

Comment et pourquoi le Quai d´Orsay prépare la "troisième Intifada"...

Dans une dépêche publiée le 22 juin 2005 à 17h26 par l'agence Associated Press, la "déléguée générale de Palestine en France" - c.-à-d. la représentante de l'OLP - Leïla Shahid, affirmait qu'une "troisième Intifada pourrait éclater, si le monde abandonne les Palestiniens au rapport de force que leur impose Sharon". Le lendemain, 23 juin, à 13h26, soit exactement 20 heures après la dépêche menaçante de Mme Shahid, l'Agence France Presse publiait une dépêche sur le même sujet. Dans celle-ci, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, évoquait lui aussi la menace d'une "troisième Intifada", si le retrait de Gaza ne s'accompagnait pas d'un processus politique - en clair, de nouvelles concessions de la part d'Israël.

La concomitance, ou plus exactement la succession à un si bref intervalle, de ces deux interventions, aurait de quoi surprendre, si l'on ignorait quel rôle néfaste joue le Quai d'Orsay dans les événements qui ont lieu dans notre région du monde. Car la lecture de ces deux dépêches met en lumière la source presque unique qui inspire la diplomatie française au Proche-Orient, laquelle parle à l'unisson avec la représentante en France d'un pays qui n'existe pas, mais que les occupants successifs du Quai d'Orsay s'évertuent à faire exister malgré tout, dans un but bien déterminé.En réalité, ce n'est pas de "troisième Intifada" qu'il faut parler, car la reprise des attentats et de la guerre contre Israël annoncée, sans la moindre dissimulation, par Mme Shahid et par M. Douste-Blazy, et programmée pour l'automne prochain, ne sera que la suite d'un affrontement qui remonte bien avant la "première Intifada", en 1988.

Pour comprendre l'attitude actuelle du Quai d'Orsay et les menaces de M. Douste-Blazy, un rappel historique est nécessaire.La première Intifada date en fait d'une époque bien antérieure à "l'occupation des Territoires" par Israël en 1967, et bien antérieure même à la création de l'Etat juif en 1948. C'est en 1929 qu'eurent lieu les événements connus en hébreu sous le nom de pogromes, au cours desquels des femmes, hommes et enfants juifs furent assassinés par des foules arabes, enflammées par les appels au meurtre lancés par le Mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, qui avait fait courir la rumeur d'un projet sioniste visant à détruire la mosquée d'Omar. Au cours de cette première "Intifada", 67 Juifs furent massacrés par des foules arabes dans la ville de Hébron, mettant fin à la présence juive séculaire dans cette ville.

La deuxième Intifada eut lieu en 1936, toujours sur l'instigation du Grand Mufti al-Husseini. Les événements de 1936-1939 sont souvent désignés sous le nom de "révolte arabe" (l'historiographie palestinienne parle de la "grande révolte arabe"). Mais on ignore généralement le rôle décisif que joua l'Allemagne nazie dans ces événements. Le Mufti al-Husseini avait en effet rencontré dès 1937 le consul général allemand à Jérusalem, et plaidé pour une aide de l'Allemagne hitlérienne afin de combattre les Juifs. Les efforts du grand Mufti pour instaurer une alliance islamo-germanique contre les Anglais et les Juifs devaient culminer lors de la Seconde Guerre mondiale, avec son installation à Berlin, où il collabora de manière active à la Shoah.

Les archives du haut commandement de l'armée allemande, saisies par les Alliés à Flensburg après la guerre, ont révélé que c'étaient les fonds mis à la disposition du Mufti par l'Allemagne nazie qui lui avaient permis d'organiser et de mener à bien l'Intifada des années 1936-1939. Et, comme le relate l'historien Paul Giniewski, en septembre 1937, en pleine révolte arabe, Adolf Eichmann se rendit en Palestine, où il rencontra les représentants du Mufti, et discuta avec eux d'un sujet qui leur tenait à cœur à tous les deux : la "question juive" et les moyens d'y apporter une "solution"…

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Grand Mufti, recherché pour crimes de guerre, parvint à s'échapper de France, avec la complicité du Quai d'Orsay, pour gagner l'Egypte. Selon des sources convergentes, le Mufti devint alors un agent d'influence français au Moyen-Orient, plaidant pour une alliance franco-arabe contre les Anglais et les sionistes… En bref, le Mufti combattait toujours les mêmes ennemis, mais en s'appuyant désormais sur la France, au lieu de l'Allemagne nazie qui avait été vaincue.

L'alliance islamo-germanique rêvée par le Mufti al-Husseini a pris fin avec la défaite de l'Allemagne hitlérienne. Mais l'alliance franco-arabe s'est poursuivie, elle, depuis plus d'un demi-siècle et le Quai d'Orsay applique, depuis l'époque de Vichy jusqu'à nos jours, conformément au rêve du Mufti, une politique dirigée contre le sionisme et contre la présence juive en Palestine (Eretz-Israël).

Le soutien à la "troisième Intifada" (comme à toutes les précédentes) affiché par l'occupant actuel du Quai d'Orsay ne se limite pas à des paroles. La diplomatie française apporte une aide logistique, politique et même financière à l'Intifada. Une visite sur le site de la "plateforme des ONG françaises pour la Palestine" (www.plateforme-palestine.org) permet ainsi de découvrir le logo du… Ministère français des Affaires étrangères, qui apporte son soutien financier au site en question. L'activité principale de cette "plateforme" est d'organiser une "campagne internationale contre le Mur", c.-à-d. contre la barrière de sécurité érigée par Israël pour se protéger contre les attentats des kamikazes (les shahids…). Cette aide financière est confirmée sur le site du Quai d'Orsay, www.diplomatie.fr. On y apprend ainsi que la "Plateforme des ONG pour la Palestine" reçoit un financement de la Mission pour la coopération non gouvernementale (MCNG), organe ministériel français. Ainsi, le Quai d'Orsay finance, par le biais d'associations se cachant sous le nom anodin d'ONG, des activités telles que les manifestations contre le "Mur", et la "campagne pour le boycott d'Israël" visant à suspendre l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël… Tout ceci, sous couvert de coopération!

La postérité du Grand Mufti pronazi al-Husseini est donc bien assurée. Sa petite fille, qui n'est autre que Mme Shahid, inspire les déclarations du Ministre français des Affaires étrangères. Et son rêve d'une alliance franco-arabe, qui a succédé à celui de la défunte alliance avec l'Allemagne nazie, est lui bien vivant.

Paul Landau

Sunday, June 19, 2005

La rumeur de Meggido

La photo qui figurait vendredi matin (17 juin 2005) en première page du Jerusalem Post était très instructive, mais il est douteux que les médias occidentaux la publient… On y voyait une maquette en carton du dôme du Rocher, la mosquée de Jérusalem, et un exemplaire du Coran soi-disant "profané", que le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gideon Ezra présentait aux journalistes.

En fait de profanation, ce sont les détenus arabes de la prison de Meggido eux-mêmes qui avaient découpé des versets du Coran, pour les coller sur la maquette de la mosquée en carton qu'ils avaient construite, afin de tromper leur oisiveté. Mais les rumeurs sont tenaces, et les médias ne s'intéressent pas aux démentis. Dans l'affaire de la prison de Meggido, comme dans celle de Guantanamo, c'est le mensonge originel qui restera gravé dans les mémoires, avec toutes les conséquences que cela entraîne.

Le sociologue Edgar Morin, récemment condamné par un tribunal français pour un article violemment antisémite dans le journal Le Monde, avait il y a longtemps décrit le mécanisme de la rumeur, à propos de la "rumeur d'Orléans" (à une époque où il se contentait d'analyser les rumeurs, au lieu de les diffuser…). La rumeur d'Orléans consistait en une accusation (fausse évidemment) proférée en 1969 contre des commerçants juifs, accusés de pratiquer la traite des blanches. Cette rumeur ne reposait sur aucun fondement factuel, mais elle avait cependant défrayé la chronique pendant plusieurs semaines.

Les rumeurs de "profanation" du Coran auxquelles on assiste actuellement sont fondées sur le même mécanisme. Des détenus musulmans prétendent que des gardiens de leur prison (à Guantanamo comme à Meggido) ont "profané" un exemplaire du Coran, en déchirant des pages. Cette rumeur est répercutée par des médias avides de sensationnel. Des associations musulmanes ou pro-musulmanes réagissent au quart de tour, publiant des communiqués incendiaires et organisant des manifestations de protestation. Lorsqu'il s'avère que l'accusation était infondée, il est trop tard : les foules sont déjà convaincues qu'il y a eu profanation, et le mal est fait.

C'est ainsi que les députés arabes de la Knesset ont condamné avec virulence la "profanation" de Meggido, sans attendre les résultats de l'enquête diligentée par les autorités israéliennes. Le Mufti de Jérusalem Ekremah Sabri a vivement dénoncé la "profanation" du Coran dans un prêche du vendredi, à la mosquée Al-Aqsa. Des sites Internet musulmans relaient cette rumeur dans le monde entier. Demain peut-être, de nouvelles manifestations auront lieu, et des jeunes musulmans en colère affronteront des policiers, prêts à donner leur vie pour sauver l'honneur du Coran "profané"…

Ce mécanisme n'est pas nouveau. En réalité, les premières rumeurs de profanation contre l'islam, à l'époque contemporaine, ont été diffusées il y a près de quatre-vingt-ans, à Jérusalem, par un autre Mufti. Il s'agissait à l'époque du Mufti Amin Al-Husseini, devenu tristement célèbre pour avoir collaboré activement avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Au début des années 1920, il avait envoyé des délégations dans les pays arabo-musulmans pour collecter des fonds en vue de réparer les mosquées du Mont du Temple à Jérusalem, en prétendant que "les sionistes voulaient s'emparer des lieux saints de l'islam" et "reconstruire le Temple sur l'emplacement des mosquées".

Plus tard, le Mufti Al-Husseini avait joué un rôle déterminant dans les émeutes antijuives de 1929, en déclenchant des affrontements à Jérusalem, accusant à nouveau les Juifs de vouloir porter atteinte aux Lieux saints de l'islam. La même rumeur sera à nouveau diffusée en 1936, et répercutée cette fois-ci en Egypte par le mouvement des Frères musulmans, dirigé par Hassan Al-Banna, ami du Mufti (et grand-père de Tariq Ramadan). Le Mufti Al-Husseini poursuivra son travail de propagandiste à Berlin, entre 1941 et 1944, en animant des émissions en arabe sur Radio Berlin, appelant les musulmans à soutenir l'Axe et à "tuer les Juifs".

La rumeur d'un projet sioniste de destruction des mosquées d'Al-Aqsa et du Rocher, lancée par le Mufti dans les années 1920, est depuis régulièrement reprise par des médias et des hommes politiques arabes, qui s'en servent pour exciter les foules musulmanes. Il n'y a donc rien de nouveau dans les rumeurs de "profanation" du Coran diffusées aujourd'hui. Il s'agit de la même technique de propagande, utilisée avec succès par le Mufti pronazi Al-Husseini dans les années 1920 et 1930, et reprise aujourd'hui avec encore plus d'efficacité, grâce aux médias électroniques. Dans ces circonstances, on pourrait attendre des médias occidentaux qu'ils fassent preuve de plus de vigilance, avant de répercuter des rumeurs aux effets incendiaires, concernant de prétendues "profanations" du Coran.
Paul Landau

Monday, June 06, 2005

Le rapport qui accuse le CBSP

Extrait d'actualite Juive
Ramification
Le rapport qui accuse le CBSP

Disponible sur Internet, un document met en lumière les liens entre le Hamas et le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens, une organisation caritative basée en France.
C’est un rapport, jusqu’à présent confidentiel, établi par les renseignements militaires israéliens qui est désormais diffusé sur Internet (dans sa version française) par le Center for Special Studies, un institut de recherches israélien spécialisé dans les questions de terrorisme (www.intelligence.org.il).

Il y a deux ans, au printemps 2003, il avait été transmis aux autorités françaises pour les alerter sur les relations financières entretenues par le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP), une organisation humanitaire dans l'Hexagone, et les diverses institutions du Hamas. Le parquet de Paris avait alors ouvert une enquête préliminaire sur les activités du CBSP et chargé la Division Nationale Antiterroriste (DNAT) de mener les investigations. L’enquête avait conclu à « l’absence de financement d’activités terroristes ». Le document disponible sur Internet permettra au lecteur de juger sur pièces. Ce dossier est constitué de nombreux fac-similés et de l’analyse d’échanges de correspondance entre le CBSP et les associations de bienfaisance islamiques basées en Cisjordanie, accusées par Israël de couvrir les activités du Hamas.

Ces documents, qui ont été saisis lors d’opérations de Tsahal, notamment à Djénine et à Ramallah, semblent indiquer que le CBSP utiliserait une partie des importantes sommes d’argent qu’il collecte en France pour soutenir les familles de terroristes tués dans des attentats-suicides. Les dirigeants du CBSP ont régulièrement qualifié ces accusations de « ridicules » tout en précisant que l’association consacre une part importante de son action aux
« 3.000 orphelins palestiniens ». Les nombreux documents reproduits dans le rapport de 67 pages du Center for Spécial Studies établissent pourtant la réalité de très nombreux virements financiers entre l’organisation caritative française et diverses institutions palestiniennes affiliées au Hamas. Le rapport détaille le système de transfert de fonds entre le CBSP et le Comité de Charité de Ramallah-Al Bireh, affilié au Hamas. « Très actif dans les domaines de la santé et de l’éducation, le Comité participe également à l’infrastructure terroriste du Hamas. Il blanchit les dons et achemine les fonds de l’étranger selon un complexe de transfert » écrivent les experts du Center for Special Studies. Parmi les pièces saisies par l’armée israélienne, un virement du CBSP de 49.964 dollars en date du 2 juillet 2001 au profit du Comité de Charité de Ramallah. La somme provient de la Banque Arabe de New York, 520 Madison Avenue. Un autre virement du CBSP de 10.669 marks allemands du 12 septembre 2001 provient d’un compte ouvert à l’Arab Bank de Francfort. Le document détaille également les transferts de fonds effectués par le CBSP vers diverses institutions caritatives palestiniennes basées à Ramallah, Bethléem, Tulkarem… lesquelles sont clairement affiliées au Hamas. A plusieurs reprises, les libellés des virements ne laissent guère planer le doute. L’argent est destiné à « aider » les familles des Shahids, les « martyrs » tués dans des attentats-suicides.

Pour les Israéliens, ces actions financières constituent bel et bien un soutien indirect au terrorisme du Hamas. En août 2003, les autorités américaines avaient bloqué ou gelé les avoirs bancaires du CBSP aux Etats-Unis et avaient demandé à la France de procéder pareillement. Jusqu’à présent, l’association de soutien à la cause palestinienne a pu continuer sas campagnes de collectes sur le sol français sans plus de tracas. Au mois de mars dernier, lors des 22e rencontres des Musulmans de France au Bourget, organisées par l’Union des Organisations Islamiques (UOIF) dont il est un membre important, le CBSP a diffusé sur son stand de nombreuses cassettes à la gloire du Hamas et de son fondateur, le cheikh Ahmed Yassine. Ces cassettes de chansons et de discours glorifiaient les attentats-suicides et appelaient à « brûler les juifs ». Leur mise en vente serait probablement passée inaperçue si le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) n’avait pas alerté les pouvoirs publics. « Le dossier du CBSP est un dossier sensible en France » confie un spécialiste du terrorisme islamiste. Loin d’être seulement judiciaire ou policière, la question est de toute façon essentiellement politique».
Clément Weill-Raynal

Wednesday, May 25, 2005

LA LIBERTE D'EXPRESSION EN DANGER?

Fallaci inculpée pour diffamation contre l'islam(D'après Reuters et AFP)

Après «La rage et l'orgueil», l'écrivain courageux a récidivé dans «La force de la raison».
Auteur de plusieurs best-sellers, Oriana Fallaci a été inculpée pour diffamation contre l'islam en Italie, où elle devra comparaître. Cette décision a été dénoncée par le ministre italien de la Justice, Roberto Castelli, mais saluée par des organisations musulmanes qui accusent Fallaci d'incitation à la haine religieuse dans son livre «La forza della ragione» («La force de la raison»), publié en 2004.

Oriana Fallaci, qui vit à New York, s'est plusieurs fois attiré les foudres de la communauté musulmane pour ses critiques de l'islam après les attentats du 11 septembre 2001. Dans «La forza della ragione», elle écrit que 6000 personnes ont été tuées au nom du Coran par des terroristes au cours des 20 dernières années, et estime que la foi musulmane «sème la haine à la place de l'amour et l'esclavage à la place de la liberté». Elle juge aussi que «l'Europe est devenue chaque jour davantage une province de l'islam, une colonie de l'islam» et que «penser qu'il y a un bon islam et un mauvais islam va contre la raison».

Le parquet italien avait initialement rejeté les accusations de diffamation lancées par une organisation musulmane italienne en y opposant la liberté d'expression de l'auteur. Mais un juge de Bergame, Armando Grasso, a rejeté mardi la recommandation du parquet et estimé qu'Oriana Fallaci devait comparaître car ses propos constituaient «une attaque contre l'islam et les musulmans».

Le président de l'Union des musulmans d'Italie, Adel Smith, un des plaignants, s'est félicité de la décision. «C'est la première fois qu'un juge ordonne un procès pour diffamation contre la foi islamique, a-t-il assuré aux journalistes. Mais il ne s'agit pas seulement de diffamation. Nous voulons que le tribunal reconnaisse qu'il s'agit d'une incitation à la haine religieuse.»

Oriana Fallaci, une septuagénaire atteinte d'un cancer, avait fait scandale dans la communauté musulmane après les attentats du 11 septembre avec «La rabia e l'orgoglio» («La rage et l'orgueil») dans lequel elle affirmait que l'Occident était supérieur à la société musulmane et que les immigrants musulmans s'étaient «multipliés comme des rats». Un million d'exemplaires de ce livre s'étaient vendus en Italie, et 500000 autres en Europe.

Sunday, May 22, 2005

Al-Qaida à Gaza : vers un 11 septembre israélien ?

Paul Landau *

L'information révélée vendredi dernier par le Jerusalem Post, de l'implantation d'un nouveau groupe terroriste lié à Al-Qaida dans la bande de Gaza, est lourde de signification, et en dit long sur ce que le "plan de retrait" du gouvernement Sharon réserve pour l'avenir de la région toute entière.

A vrai dire, cette annonce n'était pas totalement inattendue. Depuis plusieurs mois, plusieurs observateurs lucides de la scène locale et internationale, parmi lesquels Caroline Glick du Jerusalem Post - avaient mis en garde contre la possibilité que la bande de Gaza ne devienne un nouveau foyer du terrorisme global, au lendemain du retrait des forces israéliennes. Mais ce qui n'était encore qu'un pronostic est devenu depuis une réalité : l'installation à Gaza de mouvements terroristes liés à la nébuleuse Al-Qaida.

Ce sont des responsables de la sécurité de l'Autorité palestinienne qui ont divulgué cette information au Jerusalem Post. Selon ces informations, un groupe du nom de Jundallah, les "Brigades d'Allah", a commencé à mener des opérations contre Israël dans la bande de Gaza. Ce groupe serait constitué d'anciens membres du Hamas et du Jihad islamique, et serait étroitement lié aux cellules d'Al-Qaida en Afghanistan, au Pakistan et en Irak. Cette information dont l'importance est évidemment capitale, contredit toutes les prévisions optimistes faites par de nombreux experts, et par les dirigeants israéliens - enfermés dans leur "conception" comme avant la Guerre du Kippour - concernant les conséquences du plan de "désengagement" de Gaza pour la situation dans notre région.

Contrairement aux affirmations des tenants du "plan de retrait" de Gaza, celui-ci ne contribuera pas à une accalmie de la situation dans la région, mais il risque plutôt de mettre le feu aux poudres. Si ce plan devait être appliqué comme prévu au mois d'août, nous pourrions revivre à l'automne les événements de septembre 2000, avec encore plus de violence, voire même connaître un véritable 11 septembre israélien. Les groupes terroristes locaux ne manqueront pas de faire tout leur possible pour que le retrait se transforme en débandade, et pour apparaître comme les vainqueurs aux yeux de l'opinion arabo-musulmane.

Mais plus généralement, le retrait de Gaza risque de se transformer en une nouvelle victoire pour le terrorisme global - et pas seulement local - et en un revers pour la lutte antiterroriste menée par les Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001. L'installation du groupe Jundallah à Gaza révélée la semaine dernière n'est que le premier signe annonciateur de ce qui pourrait advenir si le plan de désengagement est mené à terme. La bande de Gaza, une fois que les soldats de Tsahal l'auront quittée - sous le feu des roquettes du Hamas et des brigades Al-Aqsa du Fatah - va devenir une nouvelle base pour le terrorisme global d'Al-Qaida et de ses affidés, et un foyer d'instabilité pour la région toute entière.

Monday, May 16, 2005

Le Pape Benoît XVI face au défi de l'islamisation de l'Europe

Le Pape Benoît XVI face au défi de l'islamisation de l'Europe
Paul Landau *

Le défi majeur auquel devra faire face le nouveau chef de l'Eglise catholique romaine est certainement celui de l'identité du continent européen ou, pour dire les choses de manière tout à fait claire, de l'islamisation de l'Europe. Benoît XVI pourrait en effet rompre avec la politique du « dialogue à tout prix » de son prédécesseur Jean Paul II, en revendiquant une attitude plus combative face aux progrès de l'islam en Europe.

En déclarant en septembre 2004 que « l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne serait une grande erreur », le cardinal Ratzinger avait nettement pris position dans le débat sur l'avenir de l'Europe. Selon certains observateurs, cette prise de position pourrait annoncer un véritable changement de politique du Vatican à l'égard de l'islam, lequel serait considéré non plus seulement comme un partenaire du dialogue interreligieux - cher à Jean Paul II - mais aussi et surtout comme un adversaire à contenir.

Le journaliste italien Sandro Magister, spécialiste des affaires vaticanes, évoquait récemment à ce sujet une nouvelle « révolution papale » au sein du Vatican, dont les principaux partisans seraient les cardinaux Camillo Ruini et Joseph Ratzinger. Selon Magister, ces cardinaux - qu'il qualifie de « néoconservateurs » - incarneraient le tournant majeur intervenu au sein de la Conférence des évêques italiens depuis quelques années : la contestation grandissante du dialogue avec l'islam. Le premier signe de cette « révolution » avait en effet été donné par l'évêque de Côme, Alessandro Maggioloni, dans un article très remarqué publié en janvier 2003, sous le titre « L'Evangile, ultime rempart contre l'islam ». (« Il Vangelo, ultima barricata contro l'Islam », Il Giornale 13 janvier 2003). La question est à présent de savoir si cette révolution « néoconservatrice » va être poursuivie par le nouvel évêque de Rome.

La politique traditionnelle du Vatican vis-à-vis de l'islam a en effet reposé depuis un demi-siècle sur deux piliers. Le premier est celui du dialogue interreligieux, qui exprime l'idée d'un front commun des religions monothéistes face à la sécularisation et au « vide spirituel » de la société de consommation. Le second était une attitude de pragmatisme politique, en vertu de laquelle l'islam était considéré comme un allié face à la menace communiste. C'est en faisant le même calcul géostratégique que les Etats-Unis ont soutenu pendant plusieurs décennies les régimes musulmans les plus rétrogrades et les mouvances islamistes les plus radicales, jusqu'à ce que les attentats du 11 septembre leur fassent faire une volte-face de 180 degrés.

Le Vatican va-t-il lui aussi réviser sa politique étrangère ? Certains signes permettent de le penser. Ainsi, le successeur de Jean Paul II a déclaré, lors de sa première audience générale sur la place Saint-Pierre, qu'il avait choisi le nom de Benoît en référence au saint patron de l'Europe, qui « représente un point de repère fondamental pour l'unité de l'Europe et un rappel puissant des incontournables racines chrétiennes de sa culture et de sa civilisation ».

Cette déclaration dénuée de toute ambiguïté pourrait inaugurer un changement de politique du Vatican, et une attitude plus ferme face à l'islamisation de l'Europe. Un premier signe annonciateur d'un possible changement de politique avait été donné il y a dix-huit mois, avec la parution d'un article très critique envers l'islam dans la revue Civilta Cattolica, qui passe pour être l'organe officieux du Saint-Siège. L'auteur de cet article, Giuseppe de Rosa, affirmait notamment que l'Europe avait « vécu sous la menace constante [de l'islam] pendant près de mille ans ».

A l'heure où l'objectif de conquérir l'Europe est énoncé haut et fort par les dirigeants islamistes - tel le sheikh Qaradawi, président du « Conseil européen pour la fatwa », déclarant que l'islam retournera en Europe et que les Européens se convertiront à l'islam, ou le prédicateur Tariq Ramadan, qui parle avec mépris de la « supercherie judéo-chrétienne » - le rappel des racines chrétiennes de l'Europe, venant de la Place Saint-Pierre de Rome, pourrait donner le premier signal d'une volonté de reconquête.

Sunday, May 08, 2005

L'homme européen du vingt-et-unième siècle sera-t-il musulman ?


La parution simultanée d'un livre d'entretiens entre l'ancien ministre des Affaires étrangères français, Dominique de Villepin, et l'écrivain Jorge Semprun, intitulé L'Homme européen, et d'une monumentale Histoire de la diplomatie française, est l'occasion pour l'ancien locataire du Quai d'Orsay d'exposer, dans le Figaro, les principes directeurs de la diplomatie française depuis plusieurs siècles. Son propos permet de comprendre les motivations profondes de la politique étrangère française.

Dans les colonnes du même journal, Jacques de Saint-Victor (auteur d'une biographie de la comtesse du Barry, maîtresse de Louis XV) recense ces deux ouvrages, de manière très laudative. L'histoire de la diplomatie française montrerait, selon lui, que la France a toujours, depuis Louis XV, cherché à appliquer la politique "d'un équilibre européen qui voulait rompre avec [celle] des ambitions territoriales". Et M. de Saint-Victor de citer à ce propos le mot célèbre de Clémenceau, pour qui la France serait le "soldat de l'idéal"…

La diplomatie, on le sait bien, est souvent l'art d'habiller les ambitions et les intérêts sous des noms plus nobles, et les diplomates français sont des orfèvres en la matière. On se souvient comment M. de Villepin raillait les prétentions américaines à combattre pour la liberté en Irak… Pourtant ce même Villepin affirme, sans la moindre ironie, que le "trait déterminant du génie politique français n'est pas l'obsession de la puissance ou le goût de la domination, mais la quête de l'universel" !

On peut bien entendu écarter du revers de la main cette déclaration, dont la grandiloquence frise le ridicule (mais celui-ci ne tue pas, surtout les ministres des Affaires étrangères…). Monsieur de Villepin, en effet, se targue de n'être pas seulement un politique, mais aussi un homme de lettres et un poète, imitant ses prédécesseurs au Quai d'Orsay, depuis Lamartine jusqu'à Saint-John Perse, auxquels il ne craint pas d'être comparé.

Mais il y a dans cette affirmation plus que la simple expression de l'orgueil démesuré d'un politicien français, qui regarde la France actuelle à travers les verres déformants de l'histoire d'une grandeur depuis longtemps passée. M. de Villepin s'enivre de belles paroles, en vantant "l'influence des idées françaises" parmi lesquelles il cite, pêle-mêle, "le respect des droits de l'homme, l'exception culturelle et l'égalité entre les hommes" (valeurs que la France ferait bien d'exporter dans les pays arabo-musulmans, au lieu d'importer leurs conceptions très particulières), ou en affirmant que "beaucoup de peuples comptent sur nous" (les peuples libanais ou irakien par exemple ?).

La "quête de l'universel", dont M. de Villepin fait l'étendard de la politique étrangère française, pourrait fort bien expliquer pourquoi la France qu'il incarne a choisi le camp des pires dictatures arabes, contre celui de la démocratie représenté par les Etats-Unis et par Israël. Il se pourrait même que cet "universel" que les occupants successifs du Quai d'Orsay prétendent incarner sur la scène internationale, corresponde de manière très précise à un autre universalisme, à vocation totalitaire, celui de l'islamisme conquérant.

Si, comme le dit M. de Villepin, "l'universel, c'est la paix sans le renoncement", alors on comprend pourquoi la France se fait le champion du projet Eurabia, décrit et analysé par l'historienne Bat Ye'or. Car c'est précisément ce que l'islam conquérant de ce début de vingt-et-unième siècle promet aux dirigeants français et européens, assoiffés de "paix" et de grandeur, et aveuglés par leur détestation maladive de l'Amérique et d'Israël : la pax arabica, contre la soumission aux exigences politiques du "dialogue euro-arabe".

Tout comme ces élites françaises qui croyaient, en 1940, que l'avenir de la France passait par une alliance avec le "Reich de mille ans", certaines élites de la France actuelle - dont M. de Villepin est le prototype - pensent que l'alliance avec le monde arabo-musulman contre les Etats-Unis et contre Israël servira les intérêts de la France, tout en répondant à sa "quête de l'universel". Dans ces circonstances, l'homme européen espéré par Villepin et Jorge Semprun - qui fut autrefois mieux inspiré - pourrait tout à fait être musulman, et réciter bientôt, non plus des vers de Lamartine ("ô temps, suspends ton vol..") mais des sourates du Coran.
Paul Landau

Friday, May 06, 2005

LE NOUVEAU NEGATIONNISME par Anne-Marie Delcambre , islamologue et professeur d’arabe .

LE NOUVEAU NEGATIONNISME par Anne-Marie Delcambre , islamologue et professeur d’arabe .

Tout le monde est d’accord pour stigmatiser le négationnisme d’extrême-droite , à savoir la position de ceux qui nient ou minimisent le génocide des juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale , et notamment l’existence des chambres à gaz . Or nous sommes confrontés aujourd’hui à un négationnisme d’un genre nouveau . Il s’agit de la position de ceux , musulmans ou islamophiles , qui nient ou minimisent le caractère violent et guerrier de l’islam . C’est ici qu’intervient l’affaire Bat Yé’or . Les faits sont les suivants : le 10 mars 2005 l’historienne Bat Yé’or parle dans le journal « Le Point » de son dernier ouvrage « Eurabia » .L’interview est suivi d’un article de Malek Chebel intitulé « Ne semez pas la confusion » proprement insultant pour une historienne mondialement connue , citée dans tous les ouvrages honnêtes qui entreprennent de traiter le problème du statut juridique du non-musulman en terre d’islam.

Le titre de l’article annonce la couleur négationniste « Ne semez pas la confusion » . C’est curieux comme ce titre me rappelle ce verset coranique « Ne semez pas la corruption sur la terre » qui s’adresse aux juifs (sourate 5 , verset
69/64 ) :« Ils s’évertuent à semer le scandale sur la terre alors qu’Allah n’aime pas les Semeurs de scandale » . Malek Chebel dans le journal « La Croix » avait déjà cité ce verset pour démontrer qu’aucune guerre n’est sainte en islam et que ce sont les juifs qui allument le feu de la guerre « Chaque fois que fut allumé un feu pour la guerre , Nous l’éteignîmes » Et c’est Allah qui parle !

Mais là où il ne s’agit plus de non-dit coranique sous-jacent mais de véritable attaque ad hominem c’est lorsque Malek Chebel réduit en cendres la crédibilité scientifique de Ba Yé’or . : si l’on considère que l’Histoire est une science , dit-il , elle demande des « historiens sérieux , formés et surtout non complaisants » . Mais si l’on considère l’histoire comme un récit « les idéologues de mauvais augure ont le loisir de semer la confusion et le doute » .Malek Chebel ne laisse à Bat Yé’or aucune porte de sortie « scientifique » . Elle est dans le premier cas une historienne pas sérieuse , pas formée et surtout complaisante et dans le deuxième cas une idéologue sinistre qui peut à son aise faire son sale travail de démolition !
Mais là où Malek Chebel veut en venir – et il y vient vite – c’est assimiler Bat Yé’or à Oriana Fallaci . Ce n’est pas une vraie historienne , une historienne scientifique . Elle raconte n’importe quoi comme une journaliste , elle est emportée par sa haine de l’islam . Alors que Malek Chebel n’a certainement jamais rencontré Bat Yé’or il écrit « Il n’est question que d’émotion » « d’une propagande qui parle au nom d’un passé révolu et qui vise à condamner collectivement les Arabes » . Une femme émotive , menée par sa sensibilité et son émotivité , la fameuse image qui ressort de tous les textes de la grande période classique qualifiée par ce petit monsieur « d’âge d’or » : la femme assimilée à l’enfant et à l’eunuque , émotive et instable , pleurant facilement et mangeant tout le temps . Pauvre Bat Yé’or , si sérieuse , admirée par son mari , son plus fidèle supporter . Mais que cette savante se rassure . Monsieur Chabel qui ne me connaît pas , lors d’un salon du livre à Toulon m’a littéralement insultée en me qualifiant de « fragile » . ! Même les ecclésiastiques présents à la conférence , pourtant pétris de charité chrétienne , me conseillèrent de porter plainte . Mais que peut-on faire contre la calomnie , c’est la seule défense des faibles !

Cependant il faut croire que Bat Yé’or joue le rôle de catalyseur et polarise toute l’agressivité de cet éminent anthropologue , psychanalyste , sociologue , psychologue . Il s’attribue même la qualification d’islamologue . Je crois que s’il progresse je le verrai bientôt devenu professeur d’arabe ! . Non seulement Bat Yé’or n’est pas une vraie historienne mais c’est une juive ingrate . L’article très habilement établit un parallèle entre « la magnanimité de l’islam classique , celui des Lumières .. et les Rois catholiques qui ont spolié les Juifs « Bat Yé’or ne fait que prendre prétexte de la déliquescence du monde arabe actuel pour régler des ardoises anciennes » Fine mouche le Malek Chebel , il sait qu’en écrivant cela il va toucher une corde sensible chez les Juifs de gauche qui portent toujours en eux le souvenir de l’Inquisition et du déplorable traitement des Juifs en chrétienté. Mais Malek Chebel est un habile homme , il ne prolonge pas trop l’attaque . . Brusquement il affecte de revenir à une objectivité sans faille « les faits , rien que les faits , et pas de subjectivisme élastique , ni d’opportunisme à bas prix » . Pourtant Malek Chebel n’abandonne pas sa proie . Il revient tel un roquet qui ne veut pas lâcher son os . Il veut disqualifier totalement cette historienne qui l’empêche de vendre sa marchandise : l’islam des lumières , mille fois plus tolérant que le christianisme médiéval . Et lentement on sent poindre dans l’article le mépris , ce mépris que les musulmans réservaient, à la belle époque classique , aux dhimmis , ces non musulmans tout juste bons à payer en étant humiliés « Le prétendu travail de Bat Yé’or jette de l’huile sur le feu » et voici le coup le plus bas « heureusement que les Maures du Maghreb accueillirent avec bienveillance les nombreux juifs pourchassés ! » Bat Yé’or fait partie de ces « revanchards » qui osent critiquer leurs anciens bienfaiteurs . Ingrate et comme si cela ne suffisait pas au palmarès des défauts , elle est calculatrice , intéressée « tout est calculé , adroit » . « On négocie pour avoir du succès »ce qui n’est guère probable ! Bat Yé’or saura que seuls les livres de Malek Chebel méritent d’être des succès de librairie !Ils sont tellement scientifiques ! Il faut que ce prétendu psychanalyste fasse attention , la mégalomanie le guette !

Malek Chebel voulait la mort scientifique de Bat Yé’or . Certains lecteurs du journal « le Point » ne se sont pas trompés quand ils ont parlé d’assassinat de Bat Yé’or . Pourtant Malek Chebel devrait se montrer plus charitable . Il sait ce que cela fait d’être « démoli » par la critique . .Michel Onfray , dans son « Traité d’athéologie »[1]dénonce le « Dictionnaire amoureux de l’islam » de Malek Chebel , « partial et partiel » : l’islam , religion de paix et d’amour( !) qui tolère le vin ( « il n’a jamais été question de supprimer radicalement le vin , mais seulement d’en dissuader les bons croyants » , p 617) , voilà un singulier paradoxe en évitant dans les entrées de ce dictionnaire vraiment amoureux : Guerre , Razzias , Combat , Conquêtes , Antisémitisme – ce qui constitue tout de même , dit Onfray , l’essentiel de la vie du Prophète et de l’islam pendant des siècles , en revanche il y a un texte sur les Croisades . Même remarque sur l’absence d’entrée à Juifs , Antisémitisme .. Quant à la sexualité , on lira avec bonheur : « L’islam a libéré le sexe et en a fait un lieu d’extrême sociabilité » p 561[2]

Pour un Michel Onfray qui a remarqué que jamais le texte même du Coran n’était critiqué pas plus d’ailleurs que le prophète de l’islam et que ledit Malek Chebel était un défenseur de sa culture , sans objectivité aucune , que de pauvres lecteurs abusés par ses informations partielles , tronquées , partiales ! Ce prestidigitateur extrêmement habile et fin connaisseur du monde occidental jouait sur du velours en écrivant un article destiné à des non spécialistes . Il savait qu’on risquait de le croire , d’autant plus qu’il cite des historiens juifs pour prouver qu’il n’y aurait jamais eu de discrimination envers les non musulmans . Seulement il cite imprudemment Bernard Lewis ; à moins que , parfaitement cynique , il n’ait eu l’audace de penser que son mensonge découvert il serait trop tard pour effacer ses propos négationnistes . Car Malek Chebel a honteusement menti ; et Bat Yé’or serait parfaitement en droit d’intenter un procès en diffamation au journal « Le point »
En effet j’ai attentivement consulté le livre de Bernard Lewis « Juifs en terre d’islam » , Champs-Flammarion , 2OO2 . Ce qu’écrit Malek Chebel est faux .
Bernard Lewis va aussi loin que Bat Ye’or dans la description de la condition du dhimmi :
p 29 « Selon son interprétation habituelle , la djizya n’était pas seulement un impôt , mais un instrument symbolique de SOUMISSION »
p 50 « l’injure est souvent violente . Les juifs sont traditionnellement qualifiés de singes et les chrétiens de porcs «
p 53 « les stigmates de cette infériorité sont multiformes … tel était également le but des réglementations marocaines qui obligeaient les juifs à aller pieds nus ou à porter des babouches de paille tressée chaque fois qu’ils s’aventuraient hors du ghetto »
Mais surtout Lewis reprend la thèse d’Antoine Fattal « le statut légal des non-musulmans en pays d’islam » , Beyrouth 1958

« Les dhimmis ne sauraient appartenir aux élites guerrières . Ils n’avaient pas le droit de monter à cheval et quand ils chevauchaient un âne ce devait être en amazone , comme une femme . Plus grave , le port des armes leur était strictement interdit … Ils n’avaient pas le droit de se défendre quand des gamins leur lançaient des pierres , forme de distraction qui , dans beaucoup d’endroits , s’est perpétuée jusqu’à nos jours »D’où ce sentiment d’insécurité et de précarité ( p54) p 58 « le statut des dhimmis était perçu comme VIL ET MEPRISABLE . Le dhimmi représentait aux yeux des musulmans l’archétype de l’inférieur et de l’opprimé »
Malek Chebel a menti et il l’a fait sciemment . Je le répète c’est avec plaisir que j’accepterais de témoigner dans un procès en diffamation . Mais ici je voudrais citer le grand savant Jacques Ellul qui a voulu rédiger la préface à la version anglaise du livre de Bat Yé’or[3] et qui écrit « « c’est pourquoi je considère cette étude comme tout à fait exemplaire et significative . C’est un livre qui apporte un avertissement décisif . Le monde islamique n’a pas évolué dans sa façon de considérer le non musulman , et nous sommes avertis par là de la façon dont seraient traités ceux qui y seraient absorbés . C’est une lumière pour notre temps »

C’est la réponse de Jacques Ellul à l’article négationniste de Malek Chebel , c’est la meilleure défense de celle dont le nom d’emprunt , Bat Yé’or , signifie en hébreu « fille du Nil » ; car toute la vie de cette femme , juive d’origine égyptienne , aura été un combat pour que les juifs et les chrétiens ne soient plus jamais assujettis à ce statut de seconde zone que l’islam , appliqué à la lettre , leur réserve . Ce que seul un juriste comme Jacques Ellul avait compris c’est que les droits du dhimmis étaient des droits seulement OCTROYES qui pouvaient donc être retirés . En préfaçant le livre de Bat Yé’or Jacques Ellul voulait donner un avertissement assez solennel . Cet avertissement il est à souhaiter que beaucoup l’entendent aujourd’hui.

Tuesday, May 03, 2005

Quand la presse française fait les yeux doux au Hezbollah


Un panégyrique du cheikh Nasrallah dans le journal Le Monde
Paul Landau *

L'article paru dans le quotidien français Le Monde du 2 mai 2005, intitulé sobrement "Hassan Nasrallah, l'homme du Parti de Dieu", s'apparente plus en réalité à un panégyrique qu'à une enquête journalistique véritable. Le portrait que dresse Patrice Claude du secrétaire général du Hezbollah libanais est celui d'un "petit homme barbu et rondouillard" et tout compte fait, plutôt sympathique. On imagine quel portrait ce même journaliste aurait pu faire, il y a soixante ans, d'un autre petit homme, moustachu, qui haranguait les foules avec autant de charisme et qui vitupérait les mêmes ennemis que ceux de Nasrallah aujourd'hui : l'Amérique et les Juifs.
Le journaliste du Monde reconnaît certes que le Hezbollah est considéré par les Américains, les Israéliens et bien d'autres gouvernements encore comme une "organisation terroriste" [les guillemets sont toujours de mise dans Le Monde lorsqu'il est question de terroristes arabes]. Mais il ajoute aussitôt que "l'homme qui guide le Hezbollah depuis treize ans est au contraire fêté au Liban comme un authentique résistant" [sans guillemets cette fois-ci…]. Il pourrait ajouter, au Liban, et aussi en France. Car la parution de cet article élogieux ne doit rien au hasard, nous allons le voir.
Patrice Claude avoue pourtant que le chef du Hezbollah n'a pas que des amis au Liban. Mais, précise-t-il, "à l'extérieur [du pays du cèdre], son principal ennemi s'appelle Ariel Sharon" - détail qui ne peut que rendre Nasrallah sympathique au lecteur du quotidien de référence de l'intelligentsia française. Et le correspondant du Monde rappelle aussi que le précédesseur de Nasrallah à la tête du "Parti de Dieu", Abbas al-Moussaoui, a été tué avec "sa femme et leur petite fille de 3 ans, le 16 février 1992, par un missile US Hellfire tiré depuis un hélicoptère israélien qui les attendait au détour d'une route de montagne".
"C'est peut-être la seule fois où l'on a vu le cheikh pleurer" se souvient un vieil ami… Ce détail nous rappelle que tous les hommes, même le chef du Parti de Dieu libanais dont "la classe politique toute entière, des chrétiens aux sunnites en passant par les druzes, loue régulièrement le charisme, l'intelligence politique et la trempe d'homme d'Etat", ont des glandes lacrymales. Et Patrice Claude ajoute encore, pour parachever son portrait de Nasrallah, que son fils de dix-huit ans a été tué au Liban sud dans un "raid de de la Résistance islamique - branche armée du hezbollah - contre la force israélienne occupante".
C'est seulement en lisant le dernier paragraphe de ce panégyrique ("éloge sans réserve ou excessif", selon le Petit Larousse), que le journaliste du Monde nous livre la clé d'explication de cet article à la gloire du chef du Hezbollah. "De l'avis général au Liban - écrit Patrice Claude - l'organisation a réussi sa mutation d'organisation de résistance en parti politique. Le plus puissant et le plus discipliné du pays".
Quelques semaines avant la parution de ce morceau d'anthologie, Le Figaro avait lui aussi pris part à la campagne de relations publiques du Hezbollah en France, en ouvrant généreusement les colonnes de sa page "Opinions" au même cheikh Nasrallah. Cette concomitance amène à s'interroger sur l'engouement soudain de la presse française, toutes tendances connues, pour le Hezbollah. Israël mène en effet actuellement campagne pour que l'Union européenne inscrive le Parti de Dieu sur la liste des organisations terroristes, à l'instar des Etats-Unis, qui n'ont pas oublié l'assassinat de 241 de leurs Marines à Beyrouth en 1983.
Or la France est à la tête des pays européens qui s'opposent à une telle initiative. Le Ministre des Affaires étrangères Michel Barnier a récemment déclaré devant la commission des affaires étrangères du Sénat : "ce mouvement présente une double dimension : une branche politique et parlementaire, mais aussi une branche armée à l'égard de laquelle la France n'a aucune complaisance. L'inscription du Hezbollah sur la liste européenne des mouvements terroristes aurait-elle pour effet de décourager les partisans de la violence ? Il paraît préférable, face aux graves tensions qui affectent le Liban, de ne pas chercher pour le moment à trancher cette question".

On comprend, au vu de la position d'atermoiement du Ministre des affaires étrangères de la France, pourquoi les médias français font aujourd'hui les yeux doux au chef du Hezbollah. Une fois de plus, preuve est faite des liens de subordination et de dépendance entre la diplomatie et la presse en France. Et de la sympathie qu'éprouvent de nombreux dirigeants et journalistes français pour les pires ennemis de l'Etat juif.

Sunday, May 01, 2005

La face cachée de l'UOIF

La face cachée de l'UOIF par Jacqueline Remy, Boris Thiolay

Démocratie, modernité, laïcité: l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) est-elle un mouvement aussi respectueux qu'elle le prétend? La politologue Fiammetta Venner, qui publie - chez Calmann-Lévy - OPA sur l'islam de France, un livre percutant sur ce dossier, affirme le contraire. L'Express l'a rencontrée

Au début des années 1980, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) était un petit cercle d'étudiants et d'activistes islamistes en exil. Depuis 2003, cette fédération d'associations est devenue un interlocuteur privilégié de l'Etat français pour la gestion de l'islam en France. L'UOIF occupe actuellement un tiers des sièges au Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance officielle mise en place en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Comment expliquer une telle ascension en deux décennies? Quelles sont les véritables intentions de l'UOIF et de sa «maison mère», l'Union des organisations islamiques en Europe, basée à Londres? Quel est le poids réel de cette mouvance qui puise ses références dans la doctrine des Frères musulmans? Dans une enquête très fouillée, publiée chez Calmann-Lévy - OPA sur l'islam de France. Les ambitions secrètes de l'UOIF - Fiammetta Venner, politologue et cofondatrice de la revue ProChoix, met en lumière la face cachée de cette organisation et ses liaisons dangereuses. En exhumant l'ensemble des documents publics émanant de l'UOIF, en décortiquant les déclarations officielles et les prises de position plus discrètes de ses principaux dirigeants, en confrontant leur discours de façade aux archives et aux racines historico-politiques de la frange djihadiste de l'islam, elle dénonce la tentation hégémonique d'un mouvement qui, en réalité, ne représente qu'une infime partie des musulmans de France. Instrumentalisation de la religion à des fins politiques, hostilité à la laïcité et à l'intégration, relents d'antisémitisme, fatwas belliqueuses, financements douteux: la matrice idéologique de l'UOIF est inquiétante. Alors que l'élection pour le renouvellement du Conseil français du culte musulman est prévue au mois de juin prochain, Fiammetta Venner livre en exclusivité pour L'Express les points forts de son enquête. Contactés à plusieurs reprises pour donner leur point de vue, les dirigeants de l'UOIF n'ont pas souhaité s'exprimer.

Pourquoi accorder une telle importance à une organisation comme l'UOIF? Pèse- t-elle si dangereusement sur la société française? Depuis qu'en 2003 il a fait de l'UOIF un interlocuteur de l'Etat au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), Nicolas Sarkozy prétend qu'il vaut mieux intégrer cette mouvance plutôt que la rejeter. Ma question de départ est la suivante: qui sort gagnant du processus, la République ou l'UOIF? Quand Sarkozy appelle les cadres de l'UOIF des musulmans «orthodoxes», il nous fait un peu le même cadeau empoisonné que celui de Mitterrand avec le Front national. Il ouvre les micros et confie à la société civile le soin de créer des contre-pouvoirs. L'UOIF représente non pas la mouvance «orthodoxe», mais la mouvance intégriste de l'islam. Il y a une différence entre la radicalité cultuelle - les traditionalistes chez les catholiques, les fondamentalistes chez les protestants, les orthodoxes pour les juifs - et la radicalité politique: l'intégrisme. La radicalité cultuelle est une option personnelle, une pratique privée sur laquelle personne n'a à se prononcer. La radicalité politique, en revanche, doit être source de débat. Nous avons tendance à confondre les deux, surtout quand il s'agit de l'islam. L'UOIF est porteuse d'une radicalité politique, l'intégrisme, et elle est en cela une organisation dangereuse, d'autant plus dangereuse qu'elle prétend incarner un islam majoritaire en France et en Europe. Si elle représentait vraiment un tiers des musulmans de France, comme son poids au CFCM le laisse croire, cela signifierait que, sur 3,5 millions de personnes potentiellement musulmanes en France, au moins 1 million seraient intégristes: c'est absurde! Il n'y a pas 1 million de sympathisants de l'UOIF en France.
SUITE http://livres.lexpress.fr/entretien.asp/idC=10080/idR=5/idG=8

L'islamisation du discours politique en France

L'islamisation du discours politique en France
La guerre en Irak, les Etats-Unis et la théorie du complot juif

Un des phénomènes les plus inquiétants de l'évolution du discours politique en France au cours des dernières années, qui est presque totalement passé inaperçu, à de rares exceptions près, est le retour de la thématique ancienne du complot juif. Le philosophe Pierre-André Taguieff a montré comment le thème de la « guerre pour les Juifs » était réapparu en France au moment de la seconde guerre du Golfe 1. Mais son analyse portait surtout sur les franges extrêmes de l'échiquier politique français. Or, nous allons le voir, ce discours s'est installé au cœur de la vie politique française, et n'est plus l'apanage des mouvements et partis extrémistes de tous bords.
Un exemple récent est fourni par le quotidien Le Monde, qui relate l'annulation du visa de travail de Tariq Ramadan aux Etats-Unis. Dans son article en première page, Xavier Ternisien rapporte que selon le Chicago Tribune, quotidien américain qui a le premier révélé l'annulation du visa de Ramadan, "plusieurs universitaires soupçonnent que la décision du gouvernement d'exclure Ramadan pourrait avoir été influencée par des organisations juives, qui ont mené une campagne contre les universitaires et les intellectuels dont les positions sur l'islam et le Proche-Orient sont en opposition avec les leurs".

En clair, nous dit Ternisien, la décision du Homeland Security Department (Ministère américain de la Sécurité intérieure) a été prise en réalité, non pas par les fonctionnaires en charge de la sécurité des Etats-Unis, mais par les « organisations juives » qui, en coulisse, tirent les ficelles de la politique américaine… Cette affirmation est bien entendu totalement tirée par les cheveux et témoigne d'une méconnaissance totale des mécanismes de prise de décision au sein de l'administration américaine. Mais, en se contentant de rapporter une citation d'un journal américain qui fait lui-même état des « soupçons » de « plusieurs universitaires », Le Monde instille dans le paysage politique français l'idée que les Juifs dirigent la politique des Etats-Unis, première puissance mondiale, à laquelle ils dictent leurs décisions fondées sur les intérêts d'Israël et du « sionisme international ».

Le plus étonnant, c'est que ce genre d'« information » ne fait plus réagir personne en France, tant le discours politique a été gangrené au cours des dernières années par la thématique du complot juif mondial, notamment depuis la guerre en Irak. La guerre en Irak est en effet un moment-clé de la vie politique française et internationale. C'est le moment où se cristallise une nouvelle obsession anti-américaine et anti-israélienne, qui utilise comme motif permanent le double thème de la « guerre pour le pétrole » et de la « guerre pour Israël », version actualisée de la « guerre pour les Juifs ». Dans ce contexte, le nom de Paul Wolfowitz a été utilisé à de nombreuses reprises pour établir la « preuve » d'un complot sioniste au sein de l'administration américaine…
Comme le rappelle Taguieff, les Israéliens, et plus largement les représentants du mythique « sionisme mondial », ont été accusés d'être à l'origine de la nouvelle guerre d'Irak. Des listes de conseillers du président américain, « juifs », « sionistes » ou « proches du Likoud », ont circulé sur Internet, et la presse, même la plus respectable, a relayé ces accusations ou ces soupçons, visant un Bush manipulé par « les Israéliens » ou des « conseillers juifs » 2.

Mais la version la plus élaborée de cette énième variante sur le thème du « complot juif mondial » a curieusement été publiée par le journal Le Monde, dans un article d'Alain Frachon et Daniel Vernet paru le 15 avril 2003, sous le titre « Le stratège et le philosophe ». Leo Strauss était inconnu du grand public en France comme aux Etats-Unis, jusqu'à ce que certains propagandistes le désignent comme le « père spirituel » et l'inspirateur de la politique de Bush. Philosophe allemand réfugié aux Etats-Unis dans les années 1930, Leo Strauss est un spécialiste de la philosophie politique classique et un commentateur assidu des textes d'Aristote et de Platon. Par un raccourci très contestable, l'article du Monde affirme que « la philosophie de Strauss avait servi de substrat théorique au néoconservatisme », faisant ainsi de Leo Strauss le maître à penser de George W. Bush. Et pour étayer cette thèse, Alain Frachon et Daniel Vernet établissent eux aussi une liste des conseillers juifs du Président américain, comportant les noms de Richard Perle, Paul Wolfowitz, ou Douglas Feith, qui se « rejoignaient tous dans un soutien inconditionnel de la politique menée par l'Etat d'Israël » et se « plaçaient sans sourciller derrière Ariel Sharon ». Enfin, ils écrivent que les néoconservateurs ont « tissé leur toile à Washington », vocabulaire qui ne peut manquer d'évoquer chez le lecteur l'idée d'un vaste complot…

Repris et cité par d'autres journaux (pour qui Le Monde constitue une référence) l'article de Vernet et Frachon a ainsi diffusé dans l'opinion publique française l'idée selon laquelle la guerre en Irak était inspirée par les conseillers juifs de Bush, idée auparavant limitée à des cercles très marginaux en Occident (comme celui de Lyndon Larouche, extrémiste américain dont les thèses sont relayées en France par le groupe Solidarité et Progrès de Jacques Cheminade). Or cette idée, autrefois marginale en Europe, est un des leitmotive du discours islamiste, comme le montre l'extrait suivant d'un sermon prononcé par le Cheikh Yusuf Al-Qaradawi au Qatar, le vendredi 4 avril 2003 3. Yusuf Al-Qaradawi préside le « Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche », installé en Angleterre, et siège aussi au « Conseil scientifique » du principal centre de formation d'imams en Europe, installé à Saint-Léger-de-Fougeret dans la Nièvre. Il est une des figures de proue de l'islamisme contemporain, et un de ses disciples les plus brillants n'est autre que Tariq Ramadan.

Ce qui se passe en Irak ne sert en réalité que le sionisme et Israël. Le premier à profiter de tous ces événements est Israël. L'affaiblissement de l'Irak est un renforcement d'Israël, la destruction des armes de l'Irak sert les intérêts d'Israël. Tout ce qui se passe sert les intérêts d'Israël. Cherchez Israël, cherchez le sionisme derrière tous les événements et vous verrez que leur main invisible intervient dans grand nombre d'affaires 4.

La juxtaposition du sermon du vendredi de Qaradawi prononcé au Qatar, et des articles de Frachon, Vernet et Ternisien dans Le Monde fait apparaître ce phénomène inquiétant, encore ignoré des politologues, qui peut être décrit comme l'islamisation du discours politique français. Par un étrange retour de boomerang, la thématique du complot juif mondial, autrefois exportée par l'Europe dans le monde arabo-musulman avec les tristement célèbres Protocoles des Sages de Sion, revient aujourd'hui en Europe et en France, où elle s'impose comme une évidence incontestable dans des partis politiques et dans des salles de rédaction de grands quotidiens.
Paul Landau


Notes
1. Voir l'excellent dossier publié par le Crif, P.A Taguieff, « Néo-pacifisme, nouvelle judéophobie et mythe du complot », Les Etudes du Crif, Numéro 1.
2. P.A. Taguieff, « Entre la "guerre juive" et le "complot américano-sioniste" », L'Arche, mai 2003.
3. Ce sermon a été traduit en français sur le site islamophile.org.
4. Pour une analyse du thème de la « main invisible » dans le discours politique arabe, voir Daniel Pipes, The Hidden Hand, Middle East Fears of Conspiracy, St. Martin's Griffin, New York 1998.

Eurabia: The Euro-Arab Axis

The Arabization of Europe
MORDECHAI NISAN, THE JERUSALEM POST
Apr. 28, 2005
Eurabia: The Euro-Arab Axis
By Bat Ye'or
Fairleigh Dickinson University
322pp., $23.95

How is it that ten percent of France is Muslim, 15% of Denmark is Muslim and close to half of the births in the next generation will be Muslim? Imperious mosques and lawless Muslim neighborhoods dot the landscape of major European cities. And Spain willingly and meekly chose to acknowledge its Islamic past, and that pro-Arab opinion is rampant and anti-Israeli sentiment vitriolic.
European appeasement apparently did not end in Munich in 1938.
Eurabia: The Euro-Arab Axis by Bat Ye'or is a definitive work for the early 21st century. Its very title and subtitle brim with insight and controversy: that Europe is merging with Arabism and, with Arabia, constitutes a bellicose and anti-democratic force.
In her earlier books, Bat Ye'or surveyed, documented and exposed the phenomenon of Jewish and Christian dhimmi subjugation under Islam in the lands of the Middle East and beyond. This aspect of Muslim/non-Muslim relations, largely concealed by intent and ignorance, evoked interest and debate.Now this new work, 270 pages accompanied by eight documentary appendices, extends the examination of dhimmitude into the heart of Europe itself.
Central to this book is a sweeping political conception and moral indictment. The evolving ties between Europe and Muslim North Africa/Arab Middle East, within the nexus of bureaucratic machinations in Brussels and various European capitals, have transformed Europe into an appendix of the Arab-Muslim world.
Europe, manifesting anti-Semitism, anti-Americanism and an anti-Israel bias, has succumbed to Arab policy dictates. The former European Commission and now the EU has opened its media, schools and parliaments to singularly Arab views, whereby a Euro-Mediterranean partnership provides the political umbrella for dhimmitude in Europe.
The former European imperialism in Muslim lands has been replaced by Muslim colonization and political domination of Europe. A critical sign of the latter development was Europe's cultivation of the terrorist Palestine Liberation Organization beginning in the 1970s, and its demonization of Israel's existence and policies as the Jewish state faced savage Palestinian warfare.
For Bat Ye'or, Islamic jihad denies dhimmis their dignity and right to self-defense. A mental process evolves with the internalization of self-degradation by the dhimmi victims who, over time, deny themselves the right to even criticize Islam and Muslim policies. Instead, the dhimmis – European countries like France – symbolically pay the poll tax (jizya) in the currency of investments in the Arab world, diplomatic support for the Arab world, and by turning a blind eye to Islamic and Palestinian terrorism. In return for which Europe expects to be rewarded with security, business contracts and oil, while spared the wrath of Islam.
The newest development is that Christians are humiliated and physically harmed not only in Muslim lands, as in Iraq and Egypt, but also in their own European countries. Meanwhile, the persistent abuse by Palestinian Muslims of Christians in Bethlehem has aroused neither moral protest nor political intervention from Europe.
Of course, Muslim terror is responsible for 9/11, the Bali bombing in Indonesia in 2002, and the 2004 Madrid train explosions. In March 2003, Europe demonized President Bush for the war against Saddam Hussein in Iraq, while the Euro-Med Report of the same year called the southern Mediterranean zone part of "Europe's space."
A profound psychological change has swept Europe. With the Palestinization of Jesus, Christianity is being Islamicized. European history is being sterilized by propagating the idyllic "Andalusian myth" of ancient Islamic tolerance and Muslim-Christian symbiosis in the Middle Ages. European politics have been hijacked by the Arabs, who have successfully bound a tired and battered continent to the Islamic jihad against Israel.
Many examples exist of Muslim conquest, colonization and conversion, culminating in the historical transformation of countries and peoples into lands of dar al-Islam. Christian Egypt became Muslim-Arab Misr; Zoroastrian Persia became Muslim Iran; Hellenic Christian Anatolia was Turkified and Islamicized. Byzantine Constantinople became Ottoman Istanbul. Marseille is Maghrebized, and the days of jihad are far from over.
North Africa and the Arab countries were to be merged with Europe, yet Europe itself was instead submerged by the Arab-Muslim world.
Consistent with this political and cultural trend was the March 2005 London Conference at which, under the political orchestration of British Prime Minister Tony Blair, the post-Arafat Palestinian Authority Chairman Mahmoud Abbas was confronted with no European demands to dismantle the Palestinian terrorist organizations, though he was awarded millions of dollars.
For Israel, considered by a recent European survey to be the greatest threat to world peace, salvation will not come from the Old World, and perhaps not from the new one, either. Indeed, Europe's support for Arab "peace" is equated with Israel's extinction, as Bat Ye'or points out. Her book is a must read, certainly for Israelis who want to be apprised of the broader motives and mechanisms of European interest in the Arab-Israeli "peace process."

The writer lectures on the Middle East at the Hebrew University of Jerusalem.

Thursday, April 28, 2005

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Le Sabre et le Coran - Tariq Ramadan et les Freres musulmans a la conquete de l'Europe

Le sabre et le Coran : Tariq Ramadan et les Freres musulmans a la conquete de l'Europe
de Paul Landau

HISTOIRE ET IDEOLOGIE DES FRERES MUSULMANS

Les Frères musulmans de 1928 à 1945
Sayyid Qutb : écrivain, idéologue et martyr
Said Ramadan et l'implantation des Frères musulmans en Europe

LES RESEAUX DE TARIQ RAMADAN

Les réseaux islamistes de Tariq RamadanTariq Ramadan à Leicester
Les alliés chrétiens de Tariq Ramadan
Tariq Ramadan altermondialiste ?

DISCOURS ET STRATEGIES

Le discours de Tariq Ramadan
Tariq Ramadan contre les " intellectuels communautaires
"Le voile islamiste à l'assaut de la laïcité française
L'Oumma islamiste entre représentation imaginaire et puissance politique
L'islamisme à la conquête de l'Europe

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L'Observatoire de l'islam en Europe a ete cree en 2004.

Il vise a observer les phenomenes sociaux, politiques et culturels lies a l'expansion de l'islam en Europe, et ses consequences geopolitiques globales.

Merci de vos suggestions!

Paul Landau